À quelques jours des élections de mi-mandat aux États-Unis, la participation anticipée atteint des niveaux records, dépassant déjà les 57 millions de votants. Cet engouement précoce pour les urnes alimente les espoirs des démocrates comme des républicains, même si les sondages restent serrés et l’issue du scrutin incertaine.
Une mobilisation sans précédent dans les “swing states”
Dans les États clés, ces fameux “swing states” qui font et défont les élections, l’affluence est particulièrement marquée. En Géorgie, plus de 3 millions d’électeurs, soit 45% des inscrits, se sont déjà exprimés selon le secrétaire d’État républicain Brad Raffensperger. Un constat similaire en Caroline du Nord et dans d’autres États déterminants pour la victoire finale.
Pour Brad Hines, électeur du Wisconsin de 73 ans, il s’agit d’une “élection importante” pour l’état de la “démocratie”. Comme beaucoup, il tenait à voter de manière anticipée et encourager son entourage à faire de même. Un enthousiasme qui se reflète dans les chiffres : c’est désormais l’équivalent d’un tiers des votants de 2020 qui se sont déjà exprimés.
La carte du vote féminin, un enjeu majeur
Si l’ampleur de la participation anticipée est une aubaine pour les équipes de campagne, il reste difficile d’en tirer des enseignements définitifs. Néanmoins, un écart significatif se dessine entre le vote des femmes et des hommes, respectivement 55% et 45% selon des chiffres compilés dans six États clés.
Une tendance qui réjouit les démocrates, Kamala Harris ayant fait de la défense du droit à l’avortement l’un de ses chevaux de bataille. La candidate espère ainsi rallier à sa cause des électrices conservatrices modérées, en misant sur cette thématique clivante. Mais prudence, car rien ne dit encore si cet avantage se concrétisera dans les urnes.
Trump se félicite, les républicains confiants
Côté républicain, on se félicite aussi de la mobilisation croissante de l’électorat conservateur. À en croire les enquêtes, l’écart avec les démocrates se resserre – 39% contre 36%. De quoi conforter l’optimisme de Donald Trump, qui n’a pas manqué de saluer en meeting ce “record historique” du vote anticipé et la poussée des siens.
Mais dans ce duel au coude à coude, chaque voix comptera. D’où les appels incessants des deux camps à se rendre aux urnes au plus vite, même si sur ce terrain, les messages de Trump s’avèrent parfois contradictoires. Une chose est sûre : les regards resteront braqués sur ce vote anticipé, objet déjà de vives inquiétudes après plusieurs incidents dans des États clés ces derniers jours.
Vers des résultats retardés en Pennsylvanie ?
Autre source de préoccupation : le taux très élevé de vote par correspondance en Pennsylvanie, État pivot où les bulletins ne peuvent être dépouillés qu’à partir du jour J. Un casse-tête logistique qui pourrait bien retarder la proclamation des résultats à l’échelle nationale. De quoi ajouter encore un peu de suspense à cette élection américaine déjà si particulière.
Dans ce contexte électrique, une certitude demeure : jusqu’au dernier moment, démocrates et républicains fourbissent leurs armes pour arracher la victoire. Avec en toile de fond une Amérique plus polarisée que jamais, suspendue à ce vote anticipé massif dont nul ne peut encore prédire l’issue. Un scrutin à haut risque, qui en dit long sur l’état de la démocratie américaine.