Dans l’ouest de la Caroline du Nord, la vie peine à reprendre son cours normal plusieurs semaines après le passage dévastateur de l’ouragan Hélène fin septembre. Pourtant, comme partout ailleurs aux États-Unis, les électeurs de cette région montagneuse se mobilisent pour aller voter, en dépit des stigmates encore très visibles de la catastrophe.
À Black Mountain, l’une des villes les plus sinistrées de cet État du sud-est, de longues files d’attente se forment devant les bureaux de vote pour le vote anticipé, une pratique autorisée dans de nombreux États américains. « J’aurais rampé ou fait du stop pour venir ici voter Donald Trump », confie avec détermination une habitante contrainte de se réfugier chez sa fille en Caroline du Sud voisine depuis le passage d’Hélène.
Une région ravagée mais déterminée à faire entendre sa voix
Deuxième ouragan le plus meurtrier à frapper les États-Unis continentaux depuis plus d’un demi-siècle, Hélène a semé la mort et la désolation sur son passage, faisant plus de 200 victimes dans le sud-est du pays dont la moitié en Caroline du Nord. Mais à moins d’une semaine d’un scrutin présidentiel particulièrement serré, l’heure est à la reprise de la campagne électorale, y compris dans les zones sinistrées.
Asheville : entre dévastation et mobilisation citoyenne
À une vingtaine de kilomètres de Black Mountain, la pittoresque ville d’Asheville offre un spectacle de désolation avec des débris métalliques jonchant les berges, des semi-remorques retournés et des bâtiments éventrés. Pourtant, au QG local du Parti démocrate, les bénévoles affluent pour soutenir la campagne de Kamala Harris.
On a pris la décision de ne pas contacter les gens à propos de l’élection durant les deux semaines qui ont suivi l’ouragan. Mais dès qu’on a été relativement confiants que la plupart allaient bien, on a replongé directement dans les opérations électorales.
Kathie Kline, présidente des démocrates du comté de Buncombe
Un double défi pour les républicains
Côté républicain en revanche, les problèmes s’accumulent entre coupures d’internet, pénurie de bénévoles et départs d’électeurs ayant quitté la région. « Nous devons maintenant trouver un moyen de les localiser pour leur faire parvenir des bulletins de vote par correspondance », explique Doug Brown, président local du parti.
Le changement climatique, un enjeu électoral majeur
Pour de nombreux électeurs démocrates, cet ouragan dévastateur souligne l’importance cruciale d’aller voter cette année, le scrutin étant perçu comme un référendum sur l’action climatique. Asheville, considérée jusque-là comme un refuge potentiel, vit ainsi sa première évacuation liée à un événement météo extrême.
Beaucoup voient Asheville comme un bon endroit pour les réfugiés climatiques. Donc être frappés par une telle catastrophe, c’est assez inhabituel. Ça montre vraiment l’importance du vote cette année, car tout ça est lié au changement climatique.
Mary Ashton Inglis, électrice démocrate
Ainsi, entre détermination et résilience, les électeurs de Caroline du Nord se mobilisent pour faire entendre leur voix malgré le chaos et la dévastation laissés par Hélène. Un scrutin sur fond de crise climatique dont l’issue pourrait peser lourd pour l’avenir de la région et du pays.