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L’Iran Ampute Les Doigts De Deux Hommes Condamnés Pour Vol

Un châtiment d'un autre âge : en Iran, deux frères condamnés pour vol ont été amputés de quatre doigts. Les ONGs dénoncent cette pratique autorisée par le code pénal iranien, qui bafoue les droits humains les plus fondamentaux. Jusqu'où ira la justice iranienne dans l'application de la charia ?

En Iran, la justice a procédé à une amputation choquante et controversée. Deux frères d’origine kurde, Shahab et Mehrdad Teimouri, ont été amputés de quatre doigts de la main droite ce mardi dans la prison d’Urmia, dans le nord-ouest du pays. Ces hommes avaient été condamnés pour vol en 2019.

Une pratique autorisée par le code pénal iranien

L’amputation des doigts en guise de châtiment est une pratique autorisée par la République islamique d’Iran, en vertu de l’application de la charia. Selon le Centre Abdorrahman Boroumand, basé aux États-Unis, au moins 131 hommes ont subi cette sentence depuis janvier 2000 en Iran.

Les personnes condamnées à cette peine sont amputées de quatre doigts de la main droite, ne leur laissant que la paume et le pouce. Une punition d’une cruauté inouïe, qui soulève l’indignation des défenseurs des droits de l’homme à travers le monde.

Les ONGs dénoncent une violation des droits humains

De nombreuses associations, comme Human Rights Activists News Agency (HRANA) ou encore le Center for Human Rights in Iran, ont fermement condamné cette pratique. Elles rappellent que les amputations utilisées comme châtiment sont proscrites par le droit international :

Les amputations sont interdites via l’interdiction de la torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants, comme le stipulent la Convention contre la torture et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l’Iran est signataire.

Center for Human Rights in Iran

Selon l’association Hengaw group basée en Norvège, les deux frères amputés n’ont pas eu le droit de communiquer avec l’extérieur ni de recevoir des visites depuis leur condamnation. Une atteinte supplémentaire à leurs droits fondamentaux.

Une pratique en recul, mais toujours d’actualité

Si l’application de ces peines a été moins fréquente ces dernières années en Iran, elle reste néanmoins une réalité. D’après Amnesty International, deux autres hommes ont subi le même sort en 2022 :

  • Un homme amputé des doigts en mai 2022
  • Un autre condamné pour vol amputé en juillet 2022 dans la prison d’Evin à Téhéran

Ces cas d’amputation interviennent dans un contexte d’inquiétude grandissante face à la multiplication des exécutions en Iran. Selon l’ONG Iran Human Rights, 633 personnes ont été exécutées dans le pays depuis le début de l’année, dont le dissident iranien naturalisé allemand Jamshid Sharmahd.

La communauté internationale appelée à réagir

Face à ces graves violations des droits humains, les associations appellent la communauté internationale à se mobiliser et à faire pression sur les autorités iraniennes. Il est urgent que l’Iran mette fin à ces pratiques barbares et se conforme aux traités internationaux qu’il a ratifiés.

Le sort tragique des deux frères Teimouri ne doit pas rester sans réponse. Leur amputation est un symbole glaçant de la cruauté dont est capable la justice iranienne au nom de la charia. Un électrochoc qui devrait pousser la communauté internationale à agir, pour que de tels châtiments d’un autre âge disparaissent à jamais.

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