En ce mercredi, l’Arabie saoudite est le théâtre d’un événement diplomatique majeur : la première réunion d’une nouvelle “alliance internationale” dédiée à la promotion d’une solution à deux États, israélien et palestinien. Cette initiative, annoncée en septembre dernier par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, rassemble des pays arabes, musulmans et européens déterminés à relancer le processus de paix au Moyen-Orient.
Une alliance pour surmonter les obstacles
Selon des diplomates basés à Ryad, cette réunion de deux jours abordera notamment les difficultés rencontrées par l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, ainsi que les moyens de promouvoir concrètement une solution à deux États. L’Union européenne sera représentée par son envoyé spécial au Moyen-Orient, Sven Koopmans, signe de l’importance accordée à cette initiative par la communauté internationale.
Cependant, les défis restent immenses. La guerre dévastatrice à Gaza en octobre 2023, qui a fait plus de 44 000 morts selon les données officielles, a ravivé les discussions sur une solution à deux États, mais les analystes jugent cet objectif plus éloigné que jamais. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reste en effet fermement opposé à l’établissement d’un État palestinien.
La normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël en suspens
Cette guerre a également mis en suspens les discussions sur un éventuel accord de normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, en échange notamment d’un pacte de défense avec Washington et d’une assistance américaine pour un programme nucléaire civil saoudien. Le prince héritier Mohammed ben Salmane a d’ailleurs réaffirmé mi-septembre que son pays ne reconnaitrait pas Israël avant la “création d’un État palestinien”.
Une reconnaissance croissante de la Palestine en Europe
Parallèlement, plusieurs pays européens ont franchi le pas ces derniers mois en reconnaissant officiellement l’État de Palestine. L’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont ainsi annoncé cette décision en mai, suivies par la Slovénie en juin. Un mouvement qui pourrait s’amplifier et renforcer la légitimité des revendications palestiniennes sur la scène internationale.
Un lourd bilan humain
L’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et l’offensive israélienne qui a suivi dans la bande de Gaza ont causé des pertes civiles massives des deux côtés. Selon un décompte basé sur les données officielles, 1 206 personnes ont péri en Israël, majoritairement des civils, tandis qu’au moins 43 163 Palestiniens ont été tués à Gaza, là aussi principalement des civils selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.
La communauté internationale ne peut rester les bras croisés face à un tel bilan. Il est de notre devoir de tout mettre en œuvre pour relancer le dialogue et éviter de nouvelles effusions de sang.
Un diplomate européen sous couvert d’anonymat
Dans ce contexte, la réunion organisée par l’Arabie saoudite apparaît comme une lueur d’espoir, même si le chemin vers la paix s’annonce encore long et semé d’embûches. Les discussions qui s’ouvrent à Ryad permettront-elles de trouver un nouveau souffle et de surmonter les blocages ? Les prochains jours nous le diront, mais une chose est sûre : la communauté internationale ne peut se permettre un nouveau statu quo mortifère. L’avenir de millions de Palestiniens et d’Israéliens en dépend.