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Projet De Trêve à Gaza Alors Qu’Israël Intensifie Ses Frappes

Alors qu'Israël intensifie ses frappes meurtrières à Gaza et au Liban, les médiateurs internationaux s'apprêtent à proposer une trêve. Mais la crise humanitaire s'aggrave, laissant la population au bord du gouffre. Parviendront-ils à stopper l'escalade de violence ?

Alors que les frappes israéliennes s’intensifient dans la bande de Gaza et gagnent le sud du Liban, les pays médiateurs tentent de mettre un terme au bain de sang en proposant un projet de trêve. Mais sur le terrain, la situation humanitaire ne cesse de se dégrader, laissant craindre le pire pour une population prise au piège des combats.

Un cessez-le-feu en vue malgré l’escalade militaire

D’après une source proche des discussions, les pays médiateurs s’apprêtent à soumettre un projet de trêve “de moins d’un mois” aux belligérants. Cette initiative intervient alors même qu’Israël poursuit ses raids meurtriers dans la bande de Gaza et étend ses opérations militaires au Liban voisin.

Les tractations diplomatiques, menées tambour battant par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte, peinent jusqu’à présent à imposer un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, en guerre depuis plus d’un an. Mais l’heure semble à un tournant, le chef du Mossad israélien et le directeur de la CIA s’étant récemment réunis à Doha pour tenter de dénouer la crise.

Bande de Gaza : les civils paient un lourd tribut

Sur le terrain pourtant, les armes continuent de parler. Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne concentre son offensive dans le nord de Gaza, multipliant les frappes causant des pertes “massives” au sein de la population civile selon l’ONU. Mardi, un raid aérien particulièrement dévastateur sur un immeuble de Beit Lahia aurait fait 93 morts, principalement des femmes et des enfants.

L’immeuble s’est effondré dans la nuit, surprenant les habitants dans leur sommeil. La plupart des victimes sont des femmes et des enfants.

Un témoin de la frappe à Beit Lahia

Une “horrible” frappe selon les États-Unis, principal allié d’Israël, qui dit avoir demandé des comptes à l’état hébreu. De son côté, l’armée israélienne affirme examiner ces informations, sans plus de précisions à ce stade.

Une crise humanitaire majeure se profile

Outre les pertes humaines considérables, les bombardements israéliens ont mis à genoux les infrastructures vitales de Gaza. Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), seuls 2 hôpitaux sur 20 restent opérationnels dans le nord de l’enclave, et encore partiellement.

La situation est tout aussi préoccupante sur le plan alimentaire. L’OCHA tire la sonnette d’alarme, affirmant que 80% de la population de Gaza, soit plus de 1,7 million de personnes, n’ont pas reçu leurs rations pour le mois d’octobre en raison de graves pénuries. Une situation intenable dans ce territoire sous blocus, où l’aide internationale est vitale mais étroitement contrôlée par Israël.

Pour aggraver le tout, le Parlement israélien a voté mardi l’interdiction des activités de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) en Israël. Une décision lourde de conséquences selon le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, l’UNRWA étant considérée comme “la colonne vertébrale” de l’assistance à Gaza.

Les combats s’étendent au Liban

Depuis plus d’un mois, la guerre a gagné le sud du Liban, autre front de l’affrontement entre Israël et les mouvements islamistes. Tsahal y multiplie frappes aériennes et offensive terrestre contre le Hezbollah, allié du Hamas.

Les bombardements israéliens s’abattent quotidiennement sur les fiefs du parti chiite, notamment dans la région de Khiam proche de la frontière nord d’Israël. Une escalade militaire qui a déjà fait près de 1800 morts côté libanais selon un décompte de l’AFP.

Côté israélien, l’objectif est de neutraliser la menace du Hezbollah pour permettre le retour des 60000 civils déplacés par les tirs de roquettes incessants. Mais le mouvement libanais, désormais dirigé par Naim Qassem après la mort de Hassan Nasrallah début octobre, promet de poursuivre le combat tant que durera l’offensive sur Gaza.

C’est donc dans ce contexte explosif que s’inscrit le projet de trêve porté par les médiateurs internationaux. Reste à savoir si ce fragile espoir de paix résistera à la réalité du terrain, où les armes continuent pour l’heure de parler plus fort que la diplomatie. Et surtout, si une accalmie même temporaire pourra soulager une population gazaouie au bord du gouffre.

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