Qui n’a jamais été à découvert ne serait-ce qu’une fois dans sa vie ? Selon une récente étude publiée par le comparateur Panorabanques, près d’un Français sur deux se retrouve dans le rouge au moins une fois par an. Si la situation s’est légèrement améliorée par rapport à 2022, où ils étaient 47% dans ce cas, cela reste un phénomène massif. Pourtant, rares sont ceux qui ont conscience des coûts réels engendrés par un compte débiteur.
Des frais d’incident qui peuvent vite s’accumuler
Lorsque votre compte est à découvert, chacune de vos opérations bancaires se voit sanctionnée par des frais. Vous payez par carte bleue ? Comptez 8€ de pénalité. Un prélèvement est rejeté faute de provisions suffisantes ? Cela vous coûtera 20€. Et si votre banque vous envoie un courrier pour vous alerter, ajoutez 10 à 26€ de plus à la facture.
Ces frais d’incident ont non seulement tendance à creuser encore plus le découvert, mais ils peuvent rapidement faire boule de neige. Votre banque peut en effet aggraver votre débit en ajoutant des pénalités, vous entraînant dans un cercle vicieux dont il devient difficile de sortir.
Le juteux business des découverts pour les banques
Si cette situation est un calvaire pour les clients, elle représente en revanche une manne financière pour les établissements bancaires. D’après des sources proches du secteur, les découverts rapporteraient en effet près de 6 milliards d’euros chaque année aux banques françaises. Un chiffre considérable qui en fait l’une de leurs principales sources de revenus.
Limiter la casse avec un découvert autorisé
Pour les clients dans le rouge, il existe heureusement des solutions pour réduire la facture. La principale consiste à négocier un découvert autorisé avec sa banque. Le montant des agios est alors plafonné entre 7 et 16% selon les établissements. Ainsi, pour une autorisation de découvert de 400€, vous devrez vous acquitter de 1,50€ à 3,50€ de frais.
C’est certes un coût supplémentaire, mais cela reste bien plus avantageux qu’un découvert non autorisé. Dans ce cas, les agios peuvent en effet grimper jusqu’à 20%, auxquels s’ajoutent les fameux frais d’incident évoqués précédemment. Bref, si votre compte est dans le rouge, la priorité est de solliciter au plus vite un droit à découvert auprès de votre conseiller.
L’inflation, principale cause des découverts à répétition
Mais comment expliquer que tant de Français soient si régulièrement à découvert ? Pour 18% des personnes interrogées par Panorabanques, la raison principale est la difficulté à compenser la hausse des prix. Même si l’inflation marque le pas depuis quelques mois, les étiquettes n’ont que peu baissé. La vie reste chère pour de nombreux ménages qui peinent à joindre les deux bouts.
Résultat, beaucoup sont contraints de piocher dans leur épargne dès que leur compte passe dans le rouge. Une solution de court terme qui peut fragiliser durablement votre situation financière.
Mieux vaut prévenir que guérir
Pour éviter d’en arriver là, l’idéal reste donc l’anticipation. Les experts recommandent de surveiller régulièrement l’évolution de son compte bancaire et de mettre en place des notifications pour être alerté en cas de risque de découvert. De quoi vous éviter de devoir toucher à votre bas de laine.
Autre conseil : si votre passage dans le rouge est exceptionnel et ne vous arrive qu’une fois dans l’année, comme c’est le cas pour 14% des Français, n’hésitez pas à négocier l’annulation ou la réduction des frais auprès de votre banque. La plupart des établissements acceptent de faire un geste commercial dans ce genre de situations.
Si votre banque se montre inflexible sur les frais, demandez-lui au moins un échéancier pour les régler progressivement. Cela vous évitera d’aggraver votre découvert.
– Un ancien banquier
En surveillant attentivement votre compte, en anticipant les risques de découvert et en n’hésitant pas à négocier avec votre banque, vous avez donc toutes les cartes en main pour ne plus subir le coût prohibitif des frais bancaires. De quoi retrouver une situation financière plus sereine en ces temps économiquement troublés.