La justice internationale fait un pas de plus vers la traque de l’insaisissable Joseph Kony. Mardi, la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé qu’une audience décisive se tiendra prochainement dans l’affaire qui vise le fondateur de la rébellion ougandaise de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), en cavale depuis près de deux décennies.
Les juges de la Chambre préliminaire III ont conclu que toutes les conditions étaient désormais réunies pour organiser cette audience de confirmation des charges en l’absence de l’accusé. La date précise sera communiquée ultérieurement par la Cour, basée à La Haye aux Pays-Bas.
36 chefs d’accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité
Lors de cette étape cruciale de la procédure, les juges devront déterminer si les éléments à charge contre Joseph Kony sont suffisamment solides pour justifier l’ouverture d’un procès. Le leader rebelle est mis en cause pour pas moins de 36 chefs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, notamment pour meurtres, traitements cruels, réduction en esclavage, viols et attaques contre des civils, commis en 2003 et 2004 dans le nord de l’Ouganda.
Une rébellion sanglante qui a terrorisé l’Afrique centrale
Fondée dans les années 80 avec l’objectif initial d’instaurer un régime basé sur les Dix Commandements, la LRA s’est rapidement transformée en une guérilla ultraviolente. Pendant trois décennies, elle a semé la terreur dans de vastes zones d’Afrique centrale. Selon les estimations, le groupe serait responsable de plus de 100 000 morts et de l’enlèvement de 60 000 enfants, les garçons étant transformés en soldats et les filles réduites en esclaves sexuelles.
Un mandat d’arrêt international toujours actif
Malgré une traque internationale de longue date, Joseph Kony reste introuvable à ce jour. D’après une source proche du dossier, la CPI aurait pris toutes les mesures raisonnables pour assurer sa comparution et l’informer des accusations portées contre lui. Le Statut de Rome, traité fondateur de la Cour, autorise la tenue d’une audience de confirmation des charges en l’absence du suspect à ce stade préliminaire de la procédure.
Si les charges sont confirmées, l’affaire ne pourra cependant passer au stade du procès que si l’accusé est présent physiquement devant les juges de première instance.
précise le communiqué de la CPI
Cette étape marque donc une avancée majeure dans ce dossier emblématique, même si l’arrestation de Joseph Kony reste le préalable indispensable pour que justice puisse être rendue aux victimes de la LRA. Les regards se tournent désormais vers cette audience à venir, qui pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans la longue traque de l’un des fugitifs les plus recherchés au monde.