C’est un petit village de l’est du Liban qui se retrouve endeuillé après des raids israéliens meurtriers. Lundi, la région de Baalbeck a vécu sa journée “la plus violente” depuis le début du conflit, selon les autorités locales. Un bilan lourd qui a fait 16 morts, dont une majorité de femmes et d’enfants.
“C’était un massacre” : le témoignage poignant d’un survivant
Ali Kanaan a perdu en un instant une grande partie de sa famille dans ces frappes israéliennes. Sa mère, sa belle-soeur, deux neveux et une nièce ont été tués lorsque leur maison a été touchée. Il ne reste plus que des ruines de ce qui était autrefois le foyer familial.
C’était un massacre. C’est une maison de civils, il y avait des enfants et des femmes, il n’y a rien autour de nous.
Ali Kanaan, survivant des raids
Selon des sources proches, les raids ont commencé peu avant 19h00 heure locale et ont visé deux maisons, faisant de nombreuses victimes civiles. L’armée israélienne affirme cibler le mouvement Hezbollah, mais les habitants dénoncent des frappes aveugles touchant des innocents.
Une région meurtrie par une escalade des bombardements
La région de Baalbeck, considérée comme un bastion du Hezbollah, subit des bombardements quotidiens depuis le 23 septembre. Mais la journée de lundi a été d’une intensité sans précédent, avec une trentaine de frappes recensées par les autorités.
Au total, au moins 60 personnes ont été tuées et 58 blessées dans les différentes localités visées, d’après un bilan du ministère de la Santé libanais. Les deux-tiers des victimes seraient des femmes et des enfants.
Des dégâts considérables et un patrimoine menacé
Outre le lourd bilan humain, les frappes israéliennes ont causé d’importants dégâts matériels. Dans la grande ville côtière de Tyr, des bombardements d’une rare violence ont éventré des façades, fait s’effondrer des immeubles et soufflé des vitrines.
Cette cité balnéaire, prisée des Libanais pour sa plage de sable, abrite aussi des ruines romaines classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un joyau archéologique désormais menacé par les bombes.
Ils effacent l’histoire. On ne se serait jamais attendus à ça en plein centre d’une ville touristique. C’est injustifiable.
Hassan Fakih, propriétaire d’un magasin d’antiquités touché
Un conflit qui s’enlise, une population qui souffre
Depuis plus de deux semaines, le conflit entre Israël et le Hezbollah s’intensifie, prenant en étau la population civile libanaise. Malgré les appels internationaux à la retenue, les bombardements se poursuivent, faisant chaque jour de nouvelles victimes innocentes.
Dans les villages ravagés de l’est du Liban, les survivants tentent de sauver ce qui peut l’être des décombres de leurs maisons. Mais pour beaucoup, c’est une vie entière qui part en fumée sous les bombes d’un conflit qui les dépasse. Une tragédie humaine qui ne semble pas près de s’arrêter.