Les chants homophobes dans les stades de football restent un fléau qui gangrène ce sport. Malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation, certains supporters continuent d’avoir des comportements discriminatoires lors des rencontres. C’est ce qui s’est passé il y a dix jours au Parc des Princes lors de la réception de Strasbourg par le PSG. Pendant de longues minutes, le Collectif Ultras Paris (CUP) a copieusement insulté son rival marseillais. Des faits qui n’ont pas échappé à la commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel (LFP) qui rendra sa décision ce mercredi concernant le club de la capitale.
Le PSG risque gros
Selon des sources proches du dossier, le Paris Saint-Germain s’expose à de lourdes sanctions. Le club champion de France en titre risque en effet une amende conséquente mais surtout un huis clos total ou partiel du Parc des Princes. Une punition qui avait déjà été infligée la saison passée après des incidents similaires lors de la réception de l’Olympique de Marseille. La commission pourrait décider de fermer intégralement le Virage Auteuil ou bien seulement les espaces de certains groupes du CUP.
L’OM et Angers également concernés
Lors de cette 9e journée de Ligue 1, d’autres rencontres ont aussi été entachées par des chants homophobes. C’est le cas du Classico entre l’OM et le PSG au Vélodrome dimanche soir ainsi que du match entre Angers et Saint-Étienne. Des dossiers que la commission de discipline étudiera la semaine prochaine, le 6 novembre. Elle se basera notamment sur les rapports des délégués présents lors de ces rencontres ainsi que sur les images des diffuseurs pour déterminer si les propos tenus relèvent d’insultes discriminatoires ou non.
Interruption des matchs en cas de récidive
Face à la recrudescence de ce phénomène, les instances dirigeantes du football français souhaitent davantage responsabiliser les clubs. Lors d’une réunion en urgence au ministère de l’Intérieur, le président de la Fédération Française de Football a rappelé qu’un match pouvait être interrompu en cas de chants discriminatoires, conformément à la circulaire de la FIFA datant de 2019. Il a précisé qu’un premier arrêt, même de quelques secondes, devait servir d’avertissement, avant un arrêt définitif en cas de récidive.
L’arrêt provisoire d’une rencontre, même quelques secondes, ferait office d’avertissement sans frais qui pourrait stopper les dérapages verbaux.
Bruno Retailleau, Ministre des Sports
Une lutte de longue haleine
S’il est indispensable de sanctionner fermement les clubs dont les supporters se rendent coupables de tels agissements, la lutte contre l’homophobie dans le football doit également passer par la prévention et l’éducation. Un travail de longue haleine que les associations comme Stop Homophobie ou Rouge Direct mènent depuis des années, en collaboration avec les instances et les clubs. Un défi majeur pour éradiquer ce fléau et faire des stades des lieux inclusifs et respectueux de tous.
Les principales mesures anti-homophobie dans le foot
- Responsabilisation accrue des clubs via des sanctions financières et/sportives
- Possibilité d’interrompre les matchs en cas de chants ou propos discriminatoires dans les tribunes
- Travail de prévention et de sensibilisation avec les associations et les supporters
- Formation des acteurs du football (joueurs, staff, dirigeants…) aux enjeux de la lutte contre les discriminations
- Meilleure détection et signalement des comportements homophobes dans les stades
L’affaire des chants homophobes au Parc des Princes et la décision très attendue de la commission de discipline représentent un nouveau test pour la lutte contre les discriminations dans le football. Au-delà de la sanction infligée au PSG, c’est la réelle volonté de l’ensemble des acteurs de ce sport d’éradiquer ce phénomène qui sera jugée. Un combat sans fin mais ô combien essentiel pour faire du football un espace tolérant et ouvert à tous.