Dans le département de la Dordogne, un vent de colère souffle parmi les résidents depuis la suppression de la collecte des ordures ménagères en porte-à-porte. En effet, la mise en place d’une redevance incitative et l’installation de points d’apport volontaire a entraîné une recrudescence d’incivilités et de dégradations qui exaspère au plus haut point les habitants.
Des points de collecte devenus des dépotoirs à ciel ouvert
Depuis plusieurs semaines, les bacs à poubelles débordent et des sacs d’ordures s’amoncellent aux pieds des bornes de collecte. Les trottoirs et les rues avoisinantes se transforment peu à peu en véritables décharges sauvages, offrant un spectacle désolant aux riverains.
Jacques, un habitant excédé, témoigne : “C’est une honte, notre quartier est devenu une poubelle géante ! Les odeurs sont insupportables et les rats prolifèrent. On ne peut plus laisser nos enfants jouer dehors.”
Des équipements vandalisés à répétition
Mais le problème ne s’arrête pas là. Les points d’apport volontaire sont régulièrement la cible d’actes de vandalisme. Selon une source proche du dossier, pas moins de seize bornes ont été incendiées depuis le début de l’année et de nombreuses autres sont régulièrement endommagées.
Quand c’est cassé, ça nous arrange. Au moins, on n’a pas à payer pour jeter nos poubelles.
Un riverain sous couvert d’anonymat
Ces dégradations répétées représentent un coût non négligeable pour la collectivité. Les réparations et le remplacement des équipements pèsent lourd dans le budget des communes concernées.
Une redevance incitative qui passe mal
À l’origine de ce mécontentement, l’instauration d’une redevance incitative pour la gestion des déchets. Désormais, les habitants doivent payer en fonction du poids de leurs ordures. Un système qui se veut plus juste et écologique mais qui suscite l’incompréhension et le rejet d’une partie de la population.
Marie, une mère de famille, s’insurge : “Avec trois enfants, je n’ai pas les moyens de payer une taxe supplémentaire. C’est déjà difficile de joindre les deux bouts. On nous impose ce système sans nous avoir consultés !”
Des solutions à l’étude mais pas de retour en arrière envisagé
Face à cette situation explosive, les élus locaux tentent de trouver des solutions. Une campagne de sensibilisation au tri sélectif et au respect des points de collecte est en cours d’élaboration. Des agents de médiation pourraient également être déployés pour dialoguer avec les habitants et prévenir les incivilités.
Cependant, un retour à l’ancien système de ramassage en porte-à-porte semble exclu. Pour le maire d’une commune concernée, “il est impensable de revenir en arrière. La redevance incitative est un levier essentiel pour réduire nos déchets et responsabiliser les citoyens. Nous devons poursuivre nos efforts pédagogiques.”
Un ras-le-bol généralisé et des tensions qui s’accroissent
En attendant des jours meilleurs, l’exaspération est à son comble chez les Périgourdins. Les réseaux sociaux se font l’écho de ce ras-le-bol ambiant, entre photos chocs de dépotoirs et pétitions réclamant l’abandon de la redevance.
Les tensions montent également entre les habitants. Les “bons élèves” du tri accusent leurs voisins moins scrupuleux de dégrader la situation. Des altercations verbales ont même été rapportées aux abords des points de collecte.
Il y a urgence à apaiser les esprits et à trouver un mode de gestion des déchets qui fasse consensus. Le dialogue et la concertation seront essentiels pour sortir de cette crise des poubelles qui empoisonne la vie des Périgourdins.
Une problématique qui dépasse les frontières de la Dordogne
La grogne autour des points d’apport volontaire et de la tarification incitative n’est pas un cas isolé. De nombreuses communes en France sont confrontées aux mêmes difficultés lorsqu’elles décident de faire évoluer leur système de collecte des ordures ménagères.
Il faut repenser globalement notre rapport aux déchets. La sensibilisation et l’accompagnement des citoyens sont indispensables pour faire accepter le changement.
Un expert en gestion des déchets
Au-delà des questions techniques et financières, c’est bien un changement de mentalités qui s’impose. Réduire ses déchets, mieux trier, respecter l’espace public… Autant de gestes écocitoyens qui nécessitent une prise de conscience collective.
Les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer dans cette transition vers une société plus sobre et responsable. Information, concertation, incitations… Il existe de nombreux leviers pour faire évoluer durablement nos pratiques.
L’exemple de la Dordogne est un signal d’alarme. Il est urgent d’inventer un nouveau modèle de gestion des déchets, plus juste, plus écologique et surtout plus acceptable socialement. Un défi majeur pour les années à venir.