C’est un rebondissement de taille à une semaine d’une élection présidentielle américaine qui s’annonce très serrée. Mardi dernier, Steve Bannon, l’ancien conseiller populiste de Donald Trump, a été libéré de la prison où il purgeait une peine de quatre mois pour entrave aux pouvoirs d’enquête du Congrès. Un retour sur le devant de la scène qui pourrait bien redistribuer les cartes.
Une condamnation pour son refus de coopérer
Egalement influent en Europe, l’idéologue de droite de 70 ans avait été condamné en octobre 2022 pour avoir refusé de collaborer avec la commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole. Le 6 janvier 2021, des centaines de partisans de Donald Trump avaient en effet pris d’assaut le siège du Congrès pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle. Ce jour-là, Steve Bannon avait échangé au téléphone avec le président sortant.
Une peine confirmée en appel
Malgré ses recours, sa peine de quatre mois de prison a été confirmée en appel le 10 mai 2024. Près de quatre mois après son incarcération en juillet dans une prison du Connecticut, l’ex-conseiller a donc été libéré mardi matin. Selon des sources proches du dossier, il devrait très rapidement reprendre les commandes de son podcast “War Room” pour soutenir, comme promis, Donald Trump.
Un retour qui rebat les cartes
Pour de nombreux observateurs, le retour de Steve Bannon introduit une nouvelle variable dans une course présidentielle ultra-serrée qui entre dans sa dernière ligne droite avant le scrutin du 5 novembre. “Les partisans de Trump espèrent que Bannon pourra faire la différence au cours de la dernière semaine, en renforçant l’enthousiasme de la base du parti républicain“, analyse un éditorialiste du New York Times.
Un climat électoral tendu
Cette libération survient en effet dans un contexte particulièrement tendu marqué par une escalade verbale entre les deux camps. Côté républicain, les discours antimigrants et les attaques personnelles contre la candidate démocrate Kamala Harris se multiplient. Donald Trump apparaît au coude-à-coude avec sa rivale dans la plupart des sondages.
L’homme qui a fait gagner Trump en 2016
Beaucoup voient dans le retour de Bannon une potentielle répétition du scénario de 2016. C’est en effet dans les derniers mois de la campagne victorieuse de Trump que Steve Bannon avait commencé à imprimer sa marque. Dénonçant un “ordre mondial” contrôlé par des élites, ce chantre du populisme avait contribué à galvaniser la base trumpiste et à faire pencher la balance en faveur du milliardaire.
Les démocrates s’inquiètent
Du côté du camp démocrate, on ne cache pas une certaine inquiétude face à ce coup de théâtre de dernière minute. “Nous prenons très au sérieux l’impact potentiel que pourrait avoir le retour de Bannon”, confie sous couvert d’anonymat un stratège proche de Kamala Harris. “Nous allons devoir adapter notre dispositif en conséquence dans cette dernière ligne droite.”
Une présidentielle plus indécise que jamais
A une semaine du scrutin, l’élection américaine apparaît donc plus ouverte et indécise que jamais. Galvanisés par le retour de leur héros, les trumpistes croient dur comme fer en leur “révolution nationale-populiste”. En face, les démocrates s’accrochent à leur candidate et à leur vision d’une “Amérique unie et progressiste”. Le duel s’annonce épique jusqu’au bout dans un pays profondément clivé. Le monde entier retient son souffle.
