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Philippe Grandcolas : « Chaque geste compte pour la biodiversité »

« Nous devons nous mobiliser pour la biodiversité car chaque geste compte ! » Philippe Grandcolas, écologue, dresse un bilan alarmant et appelle chacun à l'action pour protéger la nature. Découvrez ses conseils pour agir au quotidien et le rôle clé des COP. Un article à lire d'urgence !

Le dérèglement climatique s’accélère, mettant en péril la faune et la flore aux quatre coins du globe. Entre sécheresses, inondations et tempêtes à répétition, la nature souffre. Et les activités humaines, de la déforestation massive à l’usage intensif de pesticides, ne font qu’aggraver le phénomène. Face à ce constat alarmant, comment protéger efficacement la biodiversité ? Éléments de réponse avec Philippe Grandcolas, écologue et biologiste de l’évolution au CNRS.

L’Homme, grand responsable du déclin de la biodiversité

Dans son ouvrage “Biodiversité, Fake or not ?”, Philippe Grandcolas dresse un bilan sans appel. Chaque jour, l’humanité détruit des milliers d’hectares de forêts, utilise massivement des substances toxiques pour les insectes et le sol, imperméabilise les sols… Des pratiques qui, cumulées au dérèglement climatique, dévastent le monde vivant.

Nous artificialisons sans limites et détruisons les habitats, nous cultivons avec des substances qui tuent les insectes et la vie du sol, nous provoquons assèchements, incendies, températures caniculaires ou inondations à répétition qui détruisent le vivant.

Philippe Grandcolas, biologiste au CNRS

Selon le chercheur, l’aménagement du territoire joue un rôle prépondérant dans l’érosion de la biodiversité et la multiplication des catastrophes. La suppression du couvert végétal, qui absorbe une grande partie des pluies, favorise par exemple les inondations lors d’épisodes pluvieux intenses.

Chacun peut agir à son échelle

Si les pouvoirs publics et les grandes entreprises ont une lourde responsabilité, Philippe Grandcolas souligne que chaque citoyen peut contribuer à protéger la nature. Acheter local et de saison, végétaliser son jardin avec des espèces indigènes, se reconnecter avec la biodiversité… Autant de gestes du quotidien à la portée de tous.

Nous devons nous mobiliser parce que chaque geste compte. Tous les psychologues affirment que c’est excellent pour la santé mentale.

Philippe Grandcolas, biologiste au CNRS

Les COP, des rendez-vous cruciaux mais insuffisants

Alors que la 16e Conférence des parties (COP) sur la biodiversité se tient actuellement en Colombie, Philippe Grandcolas estime que ces grands raouts internationaux sont indispensables pour “passer de la parole aux actes”. L’objectif affiché pour 2030 est ambitieux : mettre fin à la destruction de la biodiversité et de ses terres et océans protecteurs.

Mais le biologiste regrette les intérêts contradictoires et le manque d’engagement réel de nombreux pays. Seuls 34 des 200 États signataires joueraient véritablement le jeu selon lui. Quant à la France, sa stratégie sur la biodiversité manquerait de mesures contraignantes et serait contredite par certaines décisions gouvernementales récentes comme la suspension du plan Écophyto.

Une prise de conscience à accélérer

Face à l’urgence, Philippe Grandcolas appelle à une mobilisation massive en faveur de la biodiversité, des citoyens aux décideurs. Si des solutions existent pour enrayer le déclin du vivant, encore faut-il s’en donner les moyens. Un véritable défi alors que certains États membres de l’UE s’opposent déjà aux récentes mesures de protection des habitats et des espèces.

Il est plus que temps d’agir, à tous les niveaux, pour préserver ce bien commun inestimable qu’est la biodiversité. Un combat de chaque instant auquel chacun est invité à prendre part, par des gestes simples mais essentiels au quotidien. Car comme le martèle Philippe Grandcolas, “nous n’avons pas de planète de rechange”.

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