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Démission choc du PDG d’Olympus : Scandale de drogues illicites

Nouveau rebondissement dans le scandale Olympus : le PDG allemand démissionne après des allégations chocs d'achats de drogues illicites. Une enquête interne est ouverte alors que le titre chute en bourse. Qui pour reprendre les rênes du géant japonais de l'optique médicale ?

Le géant japonais de l’optique médicale Olympus traverse une zone de turbulences. Stefan Kaufmann, le directeur général allemand en poste depuis à peine un an, vient de présenter sa démission dans des circonstances pour le moins nébuleuses. Des allégations d’achats de drogues illicites seraient à l’origine de ce départ soudain qui ébranle l’entreprise nippone.

Arrivé en avril 2023 à la tête d’Olympus après une carrière de vingt ans au sein de la branche européenne, Stefan Kaufmann semblait incarner un vent de renouveau pour le leader mondial des endoscopes. Son entrée au conseil d’administration en 2019 laissait augurer de belles perspectives. Mais c’était sans compter sur ce nouveau scandale qui vient ternir l’image du fleuron industriel.

La Bourse sanctionne, Olympus s’excuse

L’annonce de cette démission surprise n’a pas manqué de faire réagir les marchés. En fin de matinée, le titre Olympus dégringolait de près de 6% à la Bourse de Tokyo. Face à la défiance des investisseurs, la direction a dû sortir du silence.

“Olympus présente ses excuses pour les inquiétudes causées à ses actionnaires, clients et toutes les parties prenantes”

Communiqué officiel d’Olympus

Dans un communiqué laconique, le groupe affirme avoir diligenté une enquête interne dès réception des allégations visant les achats présumés de drogues illégales par son dirigeant. Un rapport aurait été transmis aux autorités et l’entreprise assure coopérer pleinement à leurs investigations.

Unanimité du conseil d’administration

À l’issue de cette enquête préliminaire, les administrateurs d’Olympus auraient estimé de façon unanime que Stefan Kaufmann avait “probablement adopté des comportements incompatibles avec le code de conduite mondial” du groupe. Des faits suffisamment graves pour exiger la démission immédiate du fautif, sans plus de précisions sur la nature exacte de ces fameux “comportements”.

Nouveau coup dur pour Olympus

Ce départ précipité de son deuxième patron non japonais constitue un nouveau coup dur pour Olympus. Déjà fragilisé par un vaste scandale de falsification comptable en 2011, le groupe avait dû se résoudre en 2020 à se séparer de sa division imagerie, écrasée par la concurrence des smartphones. Un recentrage douloureux sur les équipements médicaux qui semble toujours peiner à porter ses fruits.

Un intérim de circonstance

Pour l’heure, c’est Yasuo Takeuchi, le président du conseil d’administration, qui assurera l’intérim à la direction générale. Le temps pour le comité de nomination d’Olympus d’étudier “toutes les options” pour dénicher un successeur à même de sortir le groupe de l’ornière et restaurer la confiance. Un défi de taille qui nécessitera un capitaine au long cours irréprochable.

Ce énième rebondissement vient s’ajouter aux remous qui secouent régulièrement l’industrie nippone. Après les scandales de gouvernance chez Nissan, Toshiba ou Kobe Steel, ce sont cette fois les vieux démons de la drogue qui resurgissent dans les hautes sphères économiques. De quoi alimenter le doute sur la capacité des entreprises japonaises à réellement tourner la page d’un passé trouble.

Contacté, Olympus n’a pas souhaité faire davantage de commentaires. Il faudra sans doute attendre les conclusions de l’enquête officielle pour en savoir plus sur cet improbable imbroglio mêlant endoscopes et substances illicites. En attendant, le géant de l’imagerie médicale va devoir naviguer en eaux troubles et laver son honneur écorné. Un sacré défi pour le futur homme – ou femme – providentiel(le) qui acceptera de reprendre la barre.

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