C’est une scène inhabituelle qui s’est déroulée ce dimanche dans les rues de New York. Alors que des milliers de partisans de Donald Trump se sont rassemblés au célèbre Madison Square Garden pour un meeting de campagne, de vives tensions sont apparues dans la ville pourtant profondément démocrate.
Une affluence record et des rues sous haute tension
Dès les premières heures de la journée, une file d’attente interminable s’est formée aux abords de la mythique salle de spectacle. « Je n’ai jamais vu une telle file d’attente » s’étonne un passant, alors que la foule bruyante des trumpistes se masse. Au milieu du chaos, quelques touristes égarés immortalisent la scène, valises à la main.
Mais la présence des partisans de Donald Trump, reconnaissables à leurs fameuses casquettes rouges, n’est pas du goût de tous les New-Yorkais. Rapidement, des échanges houleux éclatent entre les deux camps. « J’espère que les terroristes vous tueront » hurle un homme à l’attention d’un vendeur de produits à l’effigie de l’ancien président. Non loin de là, une femme invective violemment le cortège de supporters.
Le spectre du rassemblement nazi de 1939
Pour certains observateurs, le choix du Madison Square Garden n’est pas anodin. En 1939, la salle avait en effet été le théâtre d’un imposant rassemblement nazi devant 20 000 sympathisants, drapeaux à croix gammée au vent. De quoi alimenter les critiques sur la dérive fascisante de Donald Trump, dont le discours se fait de plus en plus autoritaire à l’approche du scrutin.
John Kelly, l’ex-chef de cabinet de Trump, estime qu’il répond à la définition d’un fasciste, une accusation reprise par la candidate démocrate Kamala Harris.
Une campagne sous haute tension
A quelques jours d’une élection présidentielle à l’issue plus qu’incertaine, la campagne bat son plein mais dans un climat délétère. Malgré la ferveur de ses fans, la venue de Donald Trump en terrain hostile fait grincer des dents. Sur place, un opposant au milliardaire attend le public avec une banderole « Bienvenue à votre rassemblement nazi ».
Même au sein des familles, les avis sont partagés. Laura, une électrice démocrate, est ainsi venue accompagner son fils fervent partisan de Trump : « Je ne pense pas que tous ses électeurs soient méchants » tempère-t-elle. « En fait, les gens sont beaucoup plus normaux que je ne le pensais. »
Des mots d’apaisement qui peinent à couvrir le vacarme des slogans et des invectives qui résonnent près de la 7ème avenue. A New York comme dans le reste du pays, la fracture politique n’a jamais semblé aussi béante qu’à l’approche de ce scrutin à haut risque. Les américains retiendront leur souffle encore quelques jours avant de connaître le visage de leur prochain président.