C’est un moment chargé d’émotion qui s’est déroulé ce dimanche à Jérusalem. Lors des cérémonies commémoratives marquant les un an de la sanglante attaque du Hamas contre Israël, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a été pris à partie par des proches de victimes. Un an après, la douleur et la colère sont toujours vives.
Interruption poignante du discours de Netanyahu
Alors qu’il entamait son discours solennel devant une foule recueillie, Benjamin Netanyahu a été interrompu à plusieurs reprises par des cris de détresse. “Mon père a été tué !”, a hurlé un homme vêtu d’un t-shirt au message lourd de sens : “le père a été assassiné, le fils a été abandonné”.
Malgré ces interruptions poignantes qui ont duré plusieurs minutes, le dirigeant israélien est resté impassible à la tribune, attendant stoïquement que les protestataires soient évacués pour reprendre son allocution. Un moment intense qui illustre le traumatisme encore palpable un an après l’attaque.
Un bilan effroyable, des plaies encore vives
Pour mémoire, le 7 octobre 2023, une attaque d’une violence inouïe perpétrée par le Hamas dans le sud d’Israël a fait 1206 morts, en grande majorité des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues en otage à Gaza. Et 34 ont été déclarées mortes en captivité par l’armée israélienne.
Des chiffres terribles, derrière lesquels se cachent des centaines de familles brisées. Aujourd’hui encore, les proches des victimes et des otages vivent dans la douleur et l’attente insupportable de retrouver les leurs.
Gaza ravagée par les frappes de représailles israéliennes
Suite à cette attaque, les forces armées israéliennes ont lancé une offensive militaire d’envergure contre le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007. Selon les données du gouvernement gazaoui, jugées fiables par l’ONU, cette contre-attaque a coûté la vie à plus de 42 000 Palestiniens, là aussi principalement des civils.
Un bain de sang qui n’a fait qu’attiser les tensions dans cette région meurtrie par des décennies de conflit. Aujourd’hui, les ruines jonchent encore les rues de Gaza et les habitants tentent tant bien que mal de se reconstruire.
La pression monte pour la libération des otages
Mais un an après le drame, l’étau se resserre sur le gouvernement israélien. Sous la pression croissante de l’opinion publique, exacerbée depuis l’assassinat du chef du Hamas Yahya Sinouar le 16 octobre dernier, Netanyahu est plus que jamais sommé de tout mettre en œuvre pour la libération des otages.
Dans ce contexte, les chefs du Mossad et de la CIA doivent se rencontrer ce dimanche au Qatar, en présence du Premier ministre qatari. Au cœur des discussions : la reprise des négociations sur une trêve à Gaza et un échange de prisonniers.
Des négociations à l’issue incertaine
Des pourparlers qui s’annoncent intenses et délicats. Car si une trêve d’une semaine en novembre 2023 avait permis le retour de 105 otages, toutes les autres tentatives ont depuis échoué. Le Hamas semble camper sur ses positions, réclamant la libération de prisonniers palestiniens en échange des otages israéliens.
Netanyahu se retrouve ainsi face à un dilemme cornélien. Céder aux exigences du Hamas pour soulager les familles des otages et apaiser une opinion publique sous haute tension ? Ou rester ferme au risque de voir la situation s’enliser dangereusement ? Pris en étau, le dirigeant israélien marche sur une ligne de crête périlleuse.
Vers une escalade meurtrière ?
Car un an après l’attaque, l’émotion et la colère sont plus vives que jamais en Israël. L’interruption du discours de Netanyahu par les proches des victimes en est le cruel rappel. Une déchirure intime pour ces familles plongées dans un deuil impossible.
Mais c’est aussi un cri d’alarme lancé au gouvernement. Combien de temps encore ces mères, ces pères, ces enfants devront attendre le retour des leurs ? Combien de temps encore les prisonniers devront subir leur détention ? Et combien de victimes supplémentaires faudra-t-il déplorer si les armes venaient à parler à nouveau ?
Autant de questions qui planent comme une épée de Damoclès au-dessus d’Israël et de la Palestine. Un an après l’attaque du 7 octobre, la paix n’a jamais semblé si lointaine et fragile dans cette région du monde déchirée. Tous les regards sont désormais tournés vers Doha où se joue peut-être en ce moment même l’avenir de cette crise.