En cette 9e journée de Ligue 1, c’est malheureusement un tout autre sujet que le football qui fait la Une. Lors de la rencontre entre Angers et Saint-Étienne, des chants à caractère homophobe auraient été entonnés par une partie des supporters, déclenchant une vive polémique. Le collectif Rouge Direct, qui lutte contre les discriminations dans le sport, a vivement dénoncé ces agissements et menace désormais de porter plainte.
Angers-Saint-Étienne : le match de la honte ?
Selon plusieurs témoins, des chants homophobes ciblant les supporters lyonnais, rivaux de longue date des Stéphanois, auraient résonné dans les travées du stade Raymond-Kopa à la 19e minute. Un timing loin d’être anodin, puisque les deux équipes doivent justement s’affronter lors du prochain derby, le 10 novembre.
Si le contenu exact des paroles n’a pas été révélé, il semblerait que celles-ci aient été suffisamment explicites et offensantes pour susciter l’indignation générale. Dans un contexte où la lutte contre l’homophobie est devenue un enjeu majeur, notamment dans les enceintes sportives, un tel dérapage ne pouvait rester sans réaction.
Rouge Direct monte au créneau
Très investi dans la lutte contre toutes les formes de discrimination dans le sport, le collectif Rouge Direct n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué publié dès le lendemain de la rencontre, l’association a fermement condamné ces « chants indignes », appelant les instances du football et les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités.
Les discours de fermeté doivent se traduire sans délai en actes.
Communiqué de Rouge Direct
Jugeant la situation intolérable, Rouge Direct a interpelé directement la Ligue de Football Professionnel (LFP) ainsi que le ministère de l’Intérieur. Le collectif exige des sanctions exemplaires et immédiates à l’encontre des fautifs, mais aussi un véritable plan d’action pour endiguer le fléau de l’homophobie dans les stades.
Plus surprenant, Rouge Direct brandit également la menace d’une plainte si le diffuseur de la rencontre maintient les images et le son de ces incidents dans les différents replays et résumés. Un moyen de pression inédit visant à empêcher la banalisation de tels débordements.
La LFP et le gouvernement interpellés
Face à ce nouveau scandale, la réaction des instances dirigeantes du football français et des autorités est très attendue. Contactée par plusieurs médias, la LFP n’a pas encore fait de commentaire officiel, se contentant d’indiquer qu’elle allait « étudier attentivement les faits rapportés ».
Au sein du gouvernement, c’est le ministère de l’Intérieur, en charge des questions de sécurité dans les stades, qui est le plus directement concerné. Là encore, aucune communication n’a été faite pour le moment, mais selon une source proche du dossier, le ministre envisagerait de recevoir rapidement les représentants de Rouge Direct ainsi que ceux de la LFP pour évoquer les suites à donner.
Le football français face à ses démons
Cette nouvelle affaire vient rappeler douloureusement que malgré les campagnes de sensibilisation et les discours volontaristes, l’homophobie reste un mal profondément enraciné dans le football, et le sport en général. Les insultes, les chants dégradants ou les banderoles haineuses continuent de polluer trop souvent les tribunes.
Pour tenter d’enrayer ce phénomène, la LFP a durci son règlement ces dernières années, prévoyant notamment des amendes, voire des matchs à huis clos en cas de récidive. Mais force est de constater que ces mesures ne suffisent pas à éradiquer totalement le problème.
Au-delà de la répression, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un véritable travail de fond en matière d’éducation et de prévention, en impliquant tous les acteurs : clubs, supporters, médias… L’objectif : faire définitivement changer les mentalités et promouvoir concrètement les valeurs de tolérance et de respect, gages d’un football populaire et ouvert à tous.
En attendant, les projecteurs sont braqués sur la LFP et le gouvernement. Leurs réponses à ce nouveau dérapage seront scrutées et analysées, tant l’enjeu dépasse désormais le simple cadre du sport. C’est tout simplement la place d’une certaine forme de haine et de rejet de l’autre au sein de notre société qui est en question. Un défi immense que le football, à son échelle, se doit de relever. Pour que les stades redeviennent enfin des lieux de fête et de partage, loin des vieux démons de l’intolérance.