Une tragédie routière vient de frapper l’Ouganda, pays d’Afrique de l’Est. Mardi dernier, un camion-citerne a perdu le contrôle sur une voie rapide près de la capitale Kampala, avant de se retourner et de prendre feu. Si le bilan initial faisait état de 11 morts sur les lieux de l’accident, il s’est depuis alourdi de manière dramatique.
Le bilan s’alourdit à 24 morts
Selon un communiqué du ministre ougandais des Communications Godfrey Kabbyanga, 13 personnes supplémentaires ont succombé à leurs blessures à l’hôpital, portant ainsi le bilan total à 24 morts. Parmi les victimes, certaines étaient brûlées au point d’être méconnaissables. La police a dû recourir à des tests ADN pour les identifier.
Le camion-citerne impliqué effectuait un trajet d’environ 650 kilomètres entre la capitale Kampala et la ville de Gulu, dans le nord du pays. C’est dans la ville de Kigogwa, à 25 km au nord de Kampala, qu’il s’est renversé avant de s’embraser. Le conducteur est actuellement en fuite tandis que plusieurs blessés sont toujours hospitalisés dans un état grave.
Une série noire d’accidents similaires
Malheureusement, ce drame n’est pas un cas isolé en Ouganda et plus largement en Afrique. Le pays a connu de nombreux accidents similaires impliquant des camions-citernes ces dernières années, avec un scénario qui se répète tragiquement :
- Un camion-citerne se renverse
- Des habitants accourent pour siphonner l’essence
- Le véhicule s’embrase, piégeant les personnes alentours
En 2019, un tel accident avait fait 19 morts dans l’ouest de l’Ouganda. En 2013, c’est à Kampala que 33 personnes avaient péri. Le pire drame remonte à 2002, quand un camion-citerne avait percuté un bus, tuant 70 personnes.
Un phénomène qui dépasse les frontières
Cette série noire ne se limite pas à l’Ouganda. Le Nigeria voisin a été endeuillé par un drame similaire le 15 octobre dernier, avec plus de 170 morts. Deux jours avant l’accident de Kigogwa, deux autres camions-citernes se sont renversés sur une route reliant l’Ouganda au Rwanda, faisant un mort.
Ces drames à répétition soulèvent des questions sur la sécurité du transport de matières dangereuses et plus largement sur l’état des routes et la régulation du trafic dans la région.
– Un expert en sécurité routière
Au-delà du lourd tribut humain, ces accidents ont un coût économique important pour des pays en développement comme l’Ouganda. La perte de carburant, les dégâts sur les infrastructures et la perturbation du trafic pèsent sur des économies déjà fragiles.
Vers un renforcement de la réglementation ?
Face à ce fléau, des voix s’élèvent pour demander un renforcement de la réglementation sur le transport des matières dangereuses. Parmi les pistes évoquées :
- Une formation renforcée et un contrôle accru des chauffeurs
- Des normes plus strictes sur l’état des véhicules
- Une meilleure sécurisation des routes empruntées
- Des sanctions plus lourdes en cas d’infraction
Reste à voir si ces tragédies à répétition seront le déclencheur d’une véritable prise de conscience et d’actions concrètes de la part des autorités. En attendant, l’Ouganda pleure ses morts et de nombreuses familles doivent faire face à l’indicible douleur d’avoir perdu un proche dans des circonstances aussi terribles qu’évitables.
Un deuil national et des questions en suspens
Alors que le pays est en deuil, les questions se multiplient. Comment un tel drame a-t-il pu se produire ? Le camion était-il en bon état ? Le chauffeur suffisamment formé et reposé ? Les routes étaient-elles adaptées à ce type de transport ?
Autant d’interrogations qui devront trouver des réponses dans les enquêtes à venir. Car au-delà du choc et de l’émotion, c’est bien la prévention de telles tragédies qui doit être au cœur des préoccupations. Pour qu’un tel bilan ne soit plus jamais atteint, pour que les routes africaines cessent de devenir des pièges mortels.
Dans l’immédiat, tout un pays se recueille et apporte son soutien aux familles endeuillées. Un soutien bien maigre face à des pertes aussi terribles qu’incompréhensibles, mais tellement nécessaire pour affronter l’inacceptable. Puisse ce drame être le dernier de cette ampleur sur les routes ougandaises et africaines.