Dans le feu des ateliers où la température peut atteindre les 50°C en été, les souffleurs de verre façonnent la matière brûlante avec une dextérité déconcertante. Yohann Ragot, 20 ans, est l’un d’entre eux. Tombé amoureux de cet artisanat d’art en visionnant des vidéos sur internet, il a fait de sa passion son métier. Une vocation qui demande rigueur, concentration et une bonne condition physique.
Un travail de précision sous une chaleur intense
Être souffleur de verre, c’est vivre au rythme de la matière incandescente. Le verre en fusion, tiré du four chauffé à 1 200 °C, doit être travaillé rapidement et avec une extrême minutie. Chaque geste compte, chaque souffle doit être parfaitement dosé. Un travail de haute précision qui sollicite particulièrement les bras et le haut du corps.
Yohann, lui, est actuellement affecté au poste d’étirage des jambes de verre. Une tâche délicate car la moindre petite bulle d’air peut compromettre tout le processus de fabrication. Il faut manipuler le verre avec une régularité parfaite pour obtenir des pièces aux dimensions et à l’aspect identiques.
S’étirer pour éviter les courbatures
Travailler dans des conditions extrêmes, debout pendant de longues heures avec des mouvements répétitifs, n’est pas sans conséquence sur le corps. Des douleurs et des courbatures peuvent rapidement apparaître si l’on n’y prend pas garde. C’est pourquoi l’entreprise de Yohann accorde à ses salariés des pauses «étirements» régulières.
Dans une verrerie, on s’étire dix minutes tous les deux jours.
Yohann Ragot, souffleur de verre
Des méthodes leur sont enseignées pour détendre efficacement les zones les plus sollicitées. Un vrai plus quand on sait que certains souffleurs ne travaillent pas spécialement les jambes au quotidien et doivent compenser chez eux.
Le sport, un précieux allié
En complément, Yohann pratique le parkour plusieurs heures par semaine. Cette discipline qui utilise le mobilier urbain pour réaliser des figures acrobatiques lui permet de renforcer tout son corps de manière homogène. Une véritable soupape qui lui évite bien des douleurs au travail.
Malgré tout, certains problèmes sont difficilement évitables comme les douleurs à l’épaule lorsque le chalumeau est mal positionné. Heureusement, une bonne collaboration avec l’équipe et quelques ajustements sur le poste suffisent généralement à régler le problème. Sans compter le recours ponctuel à un kinésithérapeute pour des exercices ciblés.
Vivre pour et par le verre
Malgré les contraintes physiques, Yohann ne changerait de métier pour rien au monde. Souffleur de verre, c’est bien plus qu’un simple job, c’est un art de vivre. Une passion dévorante qui occupe les esprits jour et nuit.
On vit pour ça, on ne pense qu’à ça.
Un souffleur de verre passionné
Alors oui, il faut savoir écouter son corps, s’accorder des moments de répit pour mieux repartir. Mais la satisfaction de voir naître de ses mains une pièce unique, façonnée avec amour et dévotion, n’a pas de prix. C’est toute la beauté de ces métiers d’art qui allient technicité, créativité et surtout beaucoup de cœur.