Ce dimanche matin, le semi-marathon de Valence a été le théâtre d’un nouvel exploit sportif historique. Sur un parcours détrempé par une pluie battante, l’athlète éthiopien Yomif Kejelcha a réussi la performance exceptionnelle de s’imposer en 57 minutes et 30 secondes, battant d’une seconde le précédent record du monde de la discipline détenu par l’Ougandais Jacob Kiplimo depuis novembre 2021. Une prouesse d’autant plus remarquable que les conditions météorologiques étaient loin d’être idéales pour aller chercher un tel chrono.
Un parcours d’exception pour les records
Le tracé du semi-marathon de Valence n’en finit plus de démontrer, année après année, qu’il est l’un des plus propices aux chronos de haut vol. Avec ses larges avenues planes et ses longues lignes droites, il offre en effet des conditions optimales pour la vitesse et l’allure régulière, malgré les intempéries qui se sont abattues sur l’épreuve ce dimanche. C’est ce qui a permis à Kejelcha de réaliser cet authentique exploit en pulvérisant d’une seconde le précédent record mondial.
Un écart creusé progressivement
Selon une source proche de l’athlète, Yomif Kejelcha et ses principaux rivaux kényans sont partis sur des bases très élevées, passant aux 10 km en 27’12 ». Le trio de tête a ensuite accéléré pour atteindre le 15e kilomètre en 40’57 ». C’est à ce moment que l’Éthiopien a placé une accélération décisive pour s’isoler en tête et filer vers ce chrono d’anthologie, dans la lignée des grands exploits des coureurs de fond éthiopiens.
Le couronnement d’une carrière déjà bien remplie
Âgé de 25 ans, Yomif Kejelcha n’en est pas à son premier fait d’armes. Champion du monde en salle du 3000 m en 2016, il s’était déjà illustré en battant le record du monde en salle du Mile, s’emparant au passage du record d’une légende de l’athlétisme, le Marocain Hicham El Guerrouj. Mais ce record sur semi-marathon constitue assurément la plus belle ligne à son palmarès, d’autant qu’il l’a obtenu dans des conditions difficiles.
Des Français aussi à la fête
Deux athlètes français se sont également distingués sur le semi-marathon de Valence ce dimanche. Étienne Daguinos a en effet terminé 8e en 59’46 », devenant le 4e performeur tricolore à descendre sous l’heure sur la distance, après Julien Wanders, Morhad Amdouni et Jimmy Gressier. De son côté, Bastien Augusto, 9e, est passé tout près de cet objectif symbolique en 1h00’18 ».
Je suis très heureux de cette performance, surtout dans ces conditions météo compliquées. Les sensations étaient excellentes, j’ai pu accélérer au bon moment pour aller chercher ce record.
Yomif Kejelcha
Un record féminin qui tient bon
Chez les femmes, la Kényane Agnes Ngetich s’est imposée en 1h03’04 ». Il s’agit du 2e meilleur chrono de l’histoire, mais elle échoue à 12 secondes du record du monde de l’Éthiopienne Letesenbet Gidey (1h02’52 ») établi en 2021, déjà à Valence. Ngetich avait pourtant de l’avance au 10e km, passé en 29’18 », mais elle a légèrement faibli sur la fin de course.
Valence, la mecque du semi-marathon
Décidément, Valence est en train de s’affirmer comme la référence absolue pour les semi-marathons de haut niveau. En plus de ce record du monde masculin et du 2e chrono féminin de tous les temps, la cité espagnole avait déjà été le théâtre en janvier dernier du meilleur chrono de l’histoire sur 10 km, avec les 28’46 » d’Agnes Ngetich. Cette accumulation de performances exceptionnelles confirme que les organisateurs détiennent la recette idéale pour favoriser la vitesse et la performance.
Ce record du monde de Yomif Kejelcha va assurément marquer les esprits et les tablettes dans le milieu de la course de fond. Il repousse encore les limites de ce que l’on pensait possible sur semi-marathon. Et il promet de belles empoignades pour les prochains grands rendez-vous, à commencer par les championnats du monde de la discipline prévus en mars prochain. Tous les ingrédients sont réunis pour une course épique, avec des chronos qui pourraient bien s’approcher de ce nouveau record.