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Baalbeck, cité antique libanaise marquée par la guerre

Baalbeck, trésor antique du Liban, est méconnaissable. La guerre avec Israël a vidé la ville et ses ruines romaines de ses habitants et touristes. Les bombardements font craindre pour ce joyau du patrimoine mondial, dans un pays en crise. Découvrez le destin de cette cité millénaire, au cœur des tensions...

Baalbeck, cité antique nichée dans la plaine de la Békaa au Liban, offre un spectacle de désolation. Ses majestueuses ruines romaines, parmi les mieux préservées au monde, sont désertées par les visiteurs. La guerre opposant Israël au Hezbollah depuis plus d’un mois a vidé la ville de plus de la moitié de ses 250 000 habitants. Ceux qui restent vivent cloîtrés chez eux, dans la peur des bombardements qui s’abattent près de ce haut lieu du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Un joyau du tourisme libanais à l’arrêt

Baalbeck vivait principalement du tourisme, attirant des dizaines de milliers de visiteurs chaque année, séduits par ses temples colossaux bâtis pendant plus de deux siècles. Mais aujourd’hui, l’emblématique hôtel Palmyra, qui a accueilli des figures illustres comme Charles de Gaulle ou Lawrence d’Arabie, est complètement vide. Son personnel s’occupe de l’entretien, balayant les débris des vitres brisées, sans servir un seul client. Une situation inédite pour cet établissement ouvert sans interruption depuis 150 ans.

Des trésors archéologiques menacés

Le site archéologique de Baalbeck, un des plus imposants vestiges de l’architecture romaine impériale avec ses temples dédiés à Jupiter et Bacchus aux colonnes et décorations époustouflantes, est directement menacé par les frappes. Une explosion à proximité a suscité l’inquiétude, la fumée et le souffle fragilisant les structures plurimillénaires. Une catastrophe pour ce trésor inscrit au patrimoine mondial.

Une ville à l’arrêt, une population sous le choc

Selon des témoignages, la vie à Baalbeck est méconnaissable. Autrefois animées, les rues sont désertes, les commerces fermés, les marchés vides. Les rares habitants qui n’ont pas fui restent terrés chez eux, dans la hantise des raids aériens. Même les hôpitaux ne sont pas épargnés. La municipalité, avec le peu de moyens d’un pays en plein effondrement économique, tente d’aider les familles déplacées et de déblayer les routes bombardées.

On ne voit plus personne, la plupart des gens que je connais sont partis.

Racha al-Rifaï, habitante de Baalbeck

Un avenir incertain pour un site millénaire

L’impact sur le tourisme est sans appel : 95% de visiteurs en moins par rapport à l’année précédente, qui avait attiré près de 70 000 touristes étrangers et 100 000 libanais, sans compter le million de pèlerins chiites venant se recueillir au mausolée de Sayyida Khawla. Le spectre des destructions de 2006 lors du dernier conflit avec Israël hante les esprits. Baalbeck, comme le reste du Liban, retient son souffle en attendant un retour à une paix qui permettrait de faire renaître ce joyau antique, fierté d’une nation fragilisée par les crises.

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