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Trump, favori de Netanyahu et des Israéliens pour la présidentielle américaine

Qui de Trump ou Harris obtiendra le soutien d'Israël ? La question divise, mais un retour de Trump à la Maison Blanche semble tenir la corde malgré les incertitudes. Découvrez les enjeux de cette élection cruciale pour la région.

À l’approche de l’élection présidentielle américaine, un dilemme se pose du côté d’Israël : qui, de Kamala Harris ou de Donald Trump, remportera les faveurs du Premier ministre Benjamin Netanyahu et des Israéliens ? Les avis divergent, mais il semblerait que le candidat républicain ait une longueur d’avance, en dépit des interrogations persistantes sur la pérennité du soutien américain à l’État hébreu.

Un pari risqué sur l’imprévisibilité de Trump ?

Pendant sa campagne, Donald Trump n’a pas manqué de rappeler son engagement en faveur de la sécurité d’Israël, affirmant que la récente attaque du Hamas à Gaza n’aurait “jamais eu lieu” sous sa présidence. Il a également encouragé Netanyahu à bombarder les installations nucléaires iraniennes, un conseil que le dirigeant israélien ne semble pas avoir suivi lors des frappes nocturnes menées samedi dernier sur l’Iran.

Cependant, le retour au pouvoir de Trump, adepte d’une politique isolationniste, pourrait offrir à Netanyahu une plus grande marge de manœuvre dans la gestion des conflits à Gaza et au Liban. Selon Gidon Rahat, professeur de sciences politiques : “Netanyahu prie pour une victoire de Trump qui, pense-t-il, lui donnera beaucoup plus de liberté de mouvement.” Un pari risqué sur l’imprévisibilité du candidat républicain que le Premier ministre israélien serait prêt à prendre, selon l’analyste politique Aviv Bushinsky.

Une relation privilégiée avec les Républicains

En dix-sept ans de pouvoir, Benjamin Netanyahu n’a eu qu’un seul interlocuteur républicain à la Maison Blanche : Donald Trump. Une relation bien plus chaleureuse qu’avec les démocrates, qui lui ont souvent “mené la vie dure”, comme le souligne Aviv Bushinsky. Lors de son premier mandat, Trump avait en effet multiplié les gestes favorables à Israël :

  • Déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem
  • Reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé
  • Normalisation des relations diplomatiques entre Israël, Bahreïn et les Émirats arabes unis

Des décisions alignées sur la politique de Netanyahu, qui avaient fait bondir sa popularité. Trump n’hésite d’ailleurs pas à mettre en avant sa “très bonne relation” avec le Premier ministre israélien, avec lequel il assure avoir des échanges quasi quotidiens.

Trump, le favori des Israéliens

Le soutien inconditionnel de l’administration Trump à Israël trouve aussi un écho favorable dans l’opinion publique israélienne. Selon un récent sondage, 68% des Israéliens estiment que Donald Trump est le mieux placé pour défendre les intérêts de leur pays, contre seulement 14% pour Kamala Harris. Une popularité qui s’explique notamment par le fait que la candidate démocrate doit aussi composer avec l’électorat arabe américain, majoritairement pro-palestinien.

En Israël, plus que dans n’importe quelle démocratie libérale hors des États-Unis, Trump est plus populaire que Harris.

Nadav Tamir, ex-diplomate israélien en poste aux États-Unis

Tamir met toutefois en garde contre de potentielles surprises en cas de retour de Trump au pouvoir, celui-ci s’étant entouré de Républicains “isolationnistes qui ne veulent plus que Washington soit le dirigeant du monde libre”.

Scepticisme chez les Palestiniens

Du côté palestinien, l’enthousiasme est encore plus modéré. Selon Khalil Shikaki, professeur de sciences politiques à Ramallah, “les Palestiniens n’ont confiance dans aucun des deux candidats et voient peu de différences entre eux”. Un constat partagé par Taher al-Nounou, haut responsable du Hamas :

Les administrations américaines successives ont toujours été partiales sur l’occupation israélienne et la considèrent comme faisant partie de leur projet dans la région.

Taher al-Nounou, dirigeant du Hamas

Une vision résumée par Leen Bassem, étudiante à l’université Birzeit : “Je ne pense pas que l’élection américaine aura un effet positif sur notre réalité politique”. Un sentiment d’impuissance que partage Hassan Anwar, ingénieur du son âgé de 42 ans, pour qui il n’y a “aucune différence entre Harris et Trump” concernant le soutien américain à Israël.

À quelques jours du scrutin, le doute persiste donc sur l’avenir des relations israélo-américaines et sur le rôle que jouera le prochain locataire de la Maison Blanche dans le processus de paix au Proche-Orient. Un enjeu crucial pour la région, qui laisse présager de possibles rebondissements après l’élection du 5 novembre prochain.

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