Le Moyen-Orient retient son souffle alors que les tensions entre Israël et l’Iran atteignent des sommets. Samedi, des frappes aériennes israéliennes ont visé des installations militaires iraniennes, faisant craindre une escalade incontrôlable dans la région. Si Téhéran affirme son droit à se défendre, la communauté internationale multiplie les appels au calme pour éviter l’embrasement.
L’Iran sous le feu des bombes israéliennes
C’est un raid d’une ampleur rare qu’a mené Israël en Iran. Avant l’aube samedi, l’aviation israélienne a bombardé plusieurs sites de fabrication de missiles sur le sol iranien. Une première, Israël assumant publiquement avoir attaqué les installations de son ennemi juré. Téhéran a reconnu des “dégâts limités” et déploré la mort de quatre militaires dans ces frappes.
Nous nous réservons le droit de nous défendre et de riposter fermement à toute agression.
– Communiqué du Ministère iranien des Affaires étrangères
Si les intentions exactes d’Israël restent floues, ces bombardements surviennent dans un contexte de tensions croissantes. Depuis des mois, l’État hébreu s’inquiète des progrès de l’Iran dans son programme nucléaire et balistique. Certains observateurs voient dans ce raid un avertissement clair envoyé à Téhéran.
Pas de dégâts sur les sites nucléaires selon l’AIEA
Malgré la violence des frappes, les installations nucléaires iraniennes auraient été épargnées. C’est ce qu’a affirmé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans la soirée. Son directeur, Rafael Grossi, a tout de même appelé “à la prudence et à la retenue” face aux risques pesant sur “la sécurité des matières nucléaires et autres matières radioactives”.
Israël prêt à en “faire payer le prix” à l’Iran
Les dirigeants israéliens n’ont pas tardé à mettre en garde l’Iran contre toute velléité de représailles. Si la République islamique venait à riposter, elle devrait en “payer un prix élevé”, a prévenu le Premier ministre israélien dans un communiqué martial.
Une source proche de l’état-major israélien confie que Tsahal se tient “prête à tous les scénarios, y compris une confrontation armée avec l’Iran”. Les forces israéliennes ont été placées en état d’alerte maximale.
Vives tensions à la frontière israélo-libanaise
Sur le front nord d’Israël, l’armée a essuyé des tirs de roquettes depuis le Liban. Le puissant mouvement chiite Hezbollah, allié de l’Iran, a revendiqué ces attaques. Israël a répliqué en bombardant le sud du Liban. Des dizaines de milliers de civils ont reçu l’ordre d’évacuer la zone, des deux côtés de la frontière.
Cette escalade fait craindre une répétition de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah. Un conflit dévastateur qui avait fait plus de 1200 morts côté libanais, et entraîné la destruction de pans entiers des infrastructures du pays du Cèdre.
La communauté internationale appelle à la “retenue”
Face au spectre d’une conflagration régionale, les réactions internationales n’ont pas tardé. De Washington à Moscou en passant par les capitales européennes, les appels au calme se multiplient. “J’espère que c’est la fin”, a commenté un Joe Biden inquiet, dont le pays est un allié clé d’Israël.
Toutes les parties doivent faire preuve de la plus grande retenue et s’abstenir de toute action qui pourrait alimenter les tensions.
– Déclaration du porte-parole de l’ONU
Mais dans une région où les dossiers brûlants s’accumulent, des crises syrienne et libyenne au dossier nucléaire iranien en passant par les tensions israélo-palestiniennes, nombreux sont ceux qui redoutent qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres. Le Moyen-Orient retient son souffle, suspendu aux prochains mouvements de Téhéran et Tel-Aviv.