À quelques jours de l’élection présidentielle américaine tant attendue, la tension est palpable en Pennsylvanie. Cet État indécis, où s’affrontent la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, est le théâtre d’une véritable guerre de voisinage. Ici, les pancartes électorales semblent se toiser de part et d’autre des pelouses, symbolisant une Amérique profondément divisée.
Un État pivot sous haute tension
Avec seulement 3% d’indécis selon les derniers sondages, la Pennsylvanie est courtisée comme jamais. Les deux candidats multiplient les déplacements et dépensent sans compter pour séduire les électeurs de cet État qui pourrait bien faire basculer le scrutin.
C’est de la folie. On n’a jamais vu une telle effervescence, confie un habitant. Les pubs à la télé, les meetings, les tracts… Impossible d’y échapper !
Depuis cet été, Harris et Trump ont déjà consacré plus de 300 millions d’euros en publicités rien qu’en Pennsylvanie, soit près d’un quart de leur budget pub total. Une somme astronomique qui témoigne de l’enjeu crucial de cet État.
Voisins et familles déchirés
Dans les rues de Philadelphie, Pittsburgh ou Allentown, les signes de cette polarisation extrême sautent aux yeux. Il n’est pas rare de voir deux maisons côte à côte arborant fièrement les couleurs opposées.
C’est tendu avec certains voisins, admet Mary, pro-Harris. On évite d’aborder le sujet pour ne pas se fâcher.
Au sein même des familles, les débats font rage. Nombre de repas dominicaux se transforment en joutes politiques en cette période électorale.
Les indécis, clé du scrutin
Dans ce contexte, les quelques électeurs encore indécis sont courtisés sans relâche. Représentant potentiellement plusieurs dizaines de milliers de voix, ils pourraient bien faire la différence le 5 novembre.
J’hésite encore, confesse John, la cinquantaine. Les deux candidats ont des arguments. J’attends les derniers débats pour me décider.
Pour les convaincre, Harris et Trump jouent leurs dernières cartes, entre promesses et attaques. La démocrate mise sur le porte-à-porte dans cet État qu’elle connaît bien. Le républicain, lui, parie sur des meetings spectaculaires pour galvaniser sa base.
Un referendum sur la politique de Biden
Au-delà des enjeux locaux, ce scrutin a valeur de premier bilan pour Joe Biden. Après deux années à la Maison Blanche, ses réformes sont dans toutes les têtes, en bien ou en mal.
Les gens veulent du changement, assure un pro-Trump. Biden a déçu, il est temps que ça bouge !
À l’inverse, les démocrates mettent en avant les avancées des deux dernières années, de l’économie à la santé, en passant par le climat. Un bilan que le camp Harris espère voir récompensé dans les urnes.
Le spectre de 2020
Enfin, plane le souvenir de la présidentielle 2020 où la Pennsylvanie avait basculé démocrate pour quelques milliers de voix, permettant la victoire de Joe Biden. Un scénario que les deux camps espèrent bien contrôler cette fois-ci.
Chaque voix compte, martèle un organisateur démocrate. On ne doit rien laisser au hasard.
Pour les républicains aussi, l’enjeu est d’éviter un nouveau couac en surveillant le processus électoral comme le lait sur le feu. Accusations de fraudes, recours… Tous les coups pourraient être permis si le résultat est serré.
À dix jours du vote, la Pennsylvanie retient son souffle. Dans cet État tiraillé entre villes démocrates et campagnes trumpistes, la peur d’un nouveau psychodrame électoral est dans toutes les têtes. Réponse dans les urnes, au terme d’une campagne d’une rare intensité.