Les récentes frappes israéliennes en Iran marquent un nouvel épisode dans la confrontation entre les deux pays, suscitant des interrogations sur les stratégies en jeu, leur impact réel et les risques d’une escalade aux conséquences imprévisibles.
Une “démonstration de force” mesurée
Selon des experts, l’objectif de l’attaque israélienne était de démontrer ses capacités offensives tout en évitant une escalade incontrôlée. Une source proche du dossier souligne qu’il s’agit d’une “énorme démonstration de force”, avec un nombre inédit d’avions atteignant des cibles majeures en Iran et revenant indemnes.
En visant des sites de production de missiles et des systèmes de défense anti-aérienne, Israël cherche à réduire la menace que représentent les quelque 200 missiles tirés sur son territoire en octobre. Mais en ciblant aussi la défense aérienne iranienne, il accroît sa liberté de mouvement en cas de “prochain round”.
Un impact “limité” plutôt que “mesuré” ?
Si certains saluent la retenue israélienne sous la pression américaine, d’autres jugent l’impact de ces frappes plus limité que véritablement mesuré. Un analyste estime ainsi que cette réponse est loin de correspondre à l’opération promise, qualifiant ces frappes de “coup médiatique et politique” plus que militaire.
Prévenir une guerre régionale
Malgré la rhétorique guerrière, la plupart des experts s’accordent sur le fait que ni Israël ni l’Iran ne souhaitent un embrasement régional. La réplique “minimisée” de Téhéran pourrait être un moyen d’éviter d’avoir à riposter trop fortement, estimant avoir davantage intérêt à “fermer ce cycle” de violences qu’à l’entretenir.
La balle est désormais dans le camp des dirigeants iraniens, qui se sont engagés par le passé à répondre immédiatement à toute attaque israélienne significative.
Hasni Abidi, directeur du Cermam à Genève
Si Israël semble avoir démontré sa capacité de dissuasion sans pour autant rallumer la mèche de l’escalade, l’avenir dira si ce fragile équilibre peut perdurer face aux logiques de puissance à l’œuvre dans la région. Car au-delà de la confrontation israélo-iranienne, c’est toute la stabilité du Moyen-Orient qui est en jeu.