Ce week-end, les Chiliens sont appelés aux urnes pour élire leurs maires et gouverneurs lors d’élections locales qui s’annoncent décisives. Alors que le pays est secoué par une série de scandales retentissants, beaucoup craignent une poussée de l’extrême-droite à un an et demi de la prochaine élection présidentielle.
Un scrutin sous haute tension
Pour la première fois, le vote est obligatoire pour tous les citoyens de plus de 18 ans, ce qui ajoute à l’incertitude quant aux résultats. Plus de 15 millions de Chiliens sont ainsi attendus dans les bureaux de vote, qui resteront ouverts pendant deux jours en raison du grand nombre de postes à pourvoir.
Nous sommes dans un contexte de vote obligatoire, mais il est important qu’en plus de l’obligation légale, nous sentions et comprenions l’importance de voter.
Gabriel Boric, Président du Chili
Mais ce scrutin intervient dans un contexte particulièrement tendu. Le Chili a en effet été secoué ces dernières semaines par plusieurs scandales à répétition, qui pourraient profiter aux extrêmes, et en particulier à l’extrême-droite.
L’affaire Hermosilla ébranle le pays
Le premier scandale, et sans doute le plus retentissant, est l’affaire dite “Hermosilla”. Luis Hermosilla, un avocat d’élite très influent, est accusé d’avoir mis en place un vaste réseau de trafic d’influence impliquant de nombreuses personnalités. Une affaire qui a provoqué un véritable séisme au sein de la société chilienne.
Un ministre rattrapé par une accusation de viol
Comme si cela ne suffisait pas, un nouveau scandale a éclaté il y a quelques jours avec une accusation de viol visant Manuel Monsalve, jusqu’alors homme fort du gouvernement de Gabriel Boric sur les questions de sécurité. Une affaire qui a conduit à sa démission et fragilisé un peu plus l’exécutif.
L’extrême-droite à l’affût
Face à cette accumulation de scandales, beaucoup redoutent une poussée de l’extrême-droite lors de ces élections locales. Le parti républicain, formation d’extrême-droite, entend bien profiter de ce contexte en se posant en rempart contre la corruption et l’insécurité.
Ses thèmes de prédilection, martelés tout au long de la campagne, pourraient trouver un écho particulier auprès d’un électorat désorienté et en quête de changement. D’autant que la gauche, qui soutient le gouvernement, part divisée face à une droite certes fragmentée mais qui espère bien tirer son épingle du jeu.
Un test grandeur nature avant 2025
Au-delà des enjeux locaux, ce scrutin fait figure de test grandeur nature avant l’élection présidentielle de novembre 2025. Véritable baromètre, il permettra de mesurer le rapport de force entre les différents camps et l’impact des scandales à répétition sur une opinion publique volatile.
Si l’extrême-droite réalise une percée, cela pourrait complètement rebattre les cartes à un an et demi de la présidentielle et fragiliser un peu plus le gouvernement de Gabriel Boric, qui peine déjà à imprimer sa marque. Les résultats seront donc scrutés de très près par l’ensemble de la classe politique chilienne.
Une chose est sûre : entre scandales à répétition, vote obligatoire inédit et poussée attendue des extrêmes, ces élections locales s’annoncent particulièrement indécises et lourdes d’enjeux pour l’avenir politique du Chili. Réponse dans les urnes ce week-end, sous haute tension.