Selon des informations rapportées par l’agence de presse nationale libanaise, la situation s’est brutalement détériorée dans les villages frontaliers du sud du Liban. D’intenses explosions ont retenti alors que l’armée israélienne dynamitait des habitations, plongeant la région dans le chaos.
Des maisons réduites en poussière
À Adaysseh, un village libanais situé à proximité immédiate de la frontière israélienne, l’armée de l’État hébreu a fait sauter plusieurs bâtiments. D’après une source proche du dossier, les habitations visées se trouvaient près des barbelés marquant la ligne de démarcation.
L’ampleur des déflagrations était telle que les capteurs sismiques israéliens ont été activés sur une grande partie du territoire. Des vidéos amateur circulant sur les réseaux sociaux témoignent de la violence des explosions simultanées, qui ont projeté d’épaisses volutes de fumée dans le ciel.
Le spectre d’une escalade
Le village voisin de Kfar Kila a lui aussi été le théâtre d’explosions massives dont l’écho s’est propagé à travers tout le sud du pays du Cèdre. Ces opérations de dynamitage interviennent dans un contexte de vives tensions entre Israël et le Hezbollah libanais.
Depuis plus d’un mois, les deux protagonistes sont engagés dans une guerre ouverte. Le Hezbollah a en effet ouvert un “front de soutien” en solidarité avec le Hamas palestinien de Gaza, après l’offensive israélienne déclenchée début octobre 2023. Selon des témoins, les combattants chiites affrontent désormais “à bout portant” les forces israéliennes dans ces villages frontaliers.
Lourd bilan humain et exode
Le conflit a pris un tour encore plus violent le 23 septembre avec des opérations terrestres israéliennes au Liban et des bombardements dévastateurs sur le sud, l’est et la banlieue sud de Beyrouth. En un mois, le bilan est très lourd avec au moins 1600 morts côté libanais selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Cette guerre a provoqué le déplacement de 1,3 million de personnes au Liban, dont plus de 800 000 déplacés internes d’après l’ONU. Plus d’un demi-million de réfugiés, surtout syriens, ont fui vers la Syrie voisine. Les opérations de dynamitage israéliennes risquent d’aggraver encore cet exode massif des populations civiles.
Cette nouvelle escalade fait craindre le pire. En détruisant des maisons, l’armée israélienne force les habitants à fuir, étendant le conflit bien au-delà des seuls combattants.
– Un analyste régional souhaitant garder l’anonymat
Alors que la communauté internationale peine à imposer un cessez-le-feu, les civils libanais continuent de payer le prix fort de l’engrenage guerrier entre Israël et le Hezbollah. La destruction méthodique d’habitations par l’État hébreu marque une nouvelle étape dans la politique de la terre brûlée. Une stratégie qui risque d’alimenter un peu plus le cycle des représailles.