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Escalade au Moyen-Orient : Les pays du Golfe s’inquiètent

Les frappes israéliennes en Iran font monter la tension au Moyen-Orient. Les pays du Golfe condamnent unanimement cette "escalade" et craignent une extension du conflit dans toute la région. Ils en appellent à la "retenue" de toutes les parties pour éviter le pire, mais...

Les récentes frappes israéliennes sur des cibles militaires en Iran ont fait l’effet d’une onde de choc dans les pays du Golfe. Unanimes dans leur condamnation, ces États s’inquiètent désormais d’une possible extension du conflit à l’ensemble de la région, déjà minée par de multiples foyers de tensions. Les appels à la “retenue” se multiplient, mais les risques d’embrasement n’ont jamais paru aussi élevés.

Une escalade qui inquiète tous les pays du Golfe

C’est un concert de condamnations qui s’est élevé du Golfe persique à l’annonce des frappes israéliennes en Iran. L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman, le Qatar, le Koweït et Bahreïn ont tous exprimé, à des degrés divers, leur rejet de cette escalade militaire. Ces monarchies du Golfe redoutent que ce nouvel épisode ne soit que le prélude à un embrasement généralisé de la poudrière moyen-orientale.

L’Arabie saoudite en première ligne

Le royaume saoudien, poids lourd de la région, a été parmi les premiers à monter au créneau. Riyad “condamne” les frappes israéliennes et réaffirme sa “position ferme de rejet de l’escalade du conflit”, perçue comme une menace directe pour “la sécurité et la stabilité des pays et des peuples” de la zone. L’Arabie saoudite, souvent présentée comme le rival régional de l’Iran, craint qu’un conflit ouvert entre Téhéran et Israël ne déstabilise encore davantage le Moyen-Orient.

Les Émirats arabes unis “profondément préoccupés”

Abou Dhabi a également fait part de sa “profonde préoccupation” face à “la poursuite de l’escalade et ses répercussions sur la sécurité et la stabilité régionales”. Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, se retrouvent ainsi dans une position délicate, pris en étau entre leurs liens avec l’État hébreu et leur volonté de préserver la stabilité dans le Golfe.

Oman, médiateur traditionnel, condamne “l’escalade”

Le sultanat d’Oman, connu pour son rôle historique de médiateur dans les crises régionales, a lui aussi dénoncé “l’escalade” provoquée par l’attaque israélienne. Mascate, qui entretient des relations étroites avec Téhéran, voit dans ces frappes “une violation flagrante sur le territoire de pays voisins” qui “alimente le cycle de la violence”. Oman en appelle à la communauté internationale pour “mettre un terme” à ces agissements.

Qatar et Koweït en appellent au “dialogue”

Pour sa part, le Qatar a condamné “une violation flagrante de la souveraineté de l’Iran” et exhorté “toutes les parties concernées à faire preuve de retenue et à résoudre leurs différends par le dialogue et des moyens pacifiques”. Un appel au calme relayé par le Koweït, qui redoute que “la politique de chaos” menée par Israël ne “mette en péril la sécurité de la région”.

Même Bahreïn, allié d’Israël, s’inquiète

Bahreïn, autre signataire des accords d’Abraham ayant normalisé ses relations avec l’État hébreu en 2020, n’a pas non plus caché son inquiétude. Manama se dit “profondément préoccupé par l’escalade continue des tensions” et appelle les deux parties à “faire preuve de retenue” et à “donner la priorité à la désescalade” pour éviter une extension du conflit.

La hantise d’une déflagration régionale

Derrière ces déclarations en cascade, transparaît la crainte partagée par tous les pays du Golfe de voir la situation dégénérer en un affrontement régional d’ampleur. Le spectre des guerres qui ravagent déjà la Syrie, le Yémen ou l’Irak n’est jamais très loin. Personne n’a oublié que le Moyen-Orient reste une poudrière, où le moindre incident peut mettre le feu aux poudres.

Israël déjà en guerre sur plusieurs fronts

Les monarchies du Golfe savent qu’Israël est déjà engagé militairement à Gaza contre le Hamas palestinien et au Liban face au Hezbollah pro-iranien. Ouvrir un troisième front contre l’Iran pourrait avoir des conséquences incalculables, en présentant le risque d’une conflagration de grande ampleur embrasant toute la région.

“La sécurité et la stabilité des pays et des peuples” est clairement menacée, s’alarme une source gouvernementale du Golfe.

L’Iran a les moyens de riposter

L’Iran, puissance régionale, dispose en effet de nombreux leviers pour riposter, que ce soit directement ou via ses multiples alliés et groupes supplétifs disséminés du Liban à l’Afghanistan en passant par l’Irak, la Syrie et le Yémen. Toute attaque d’envergure contre la République islamique pourrait provoquer une réaction en chaîne dévastatrice. Un scénario cauchemardesque pour les capitales du Golfe.

“Personne n’a intérêt à ce que la situation dérape de manière incontrôlable”, confie un diplomate de la région.

Des appels pressants à la “désescalade”

Face à ces périls, les pays arabes du Golfe multiplient les appels à la “retenue”, au “dialogue” et à la “désescalade”. Un vocabulaire qui dit toute l’inquiétude d’États pris malgré eux dans le tourbillon d’une confrontation qui les dépasse. Tous veulent croire qu’il est encore possible d’éviter le pire et de ramener les belligérants à la raison.

La diplomatie à la manœuvre

En coulisses, la machine diplomatique s’est mise en branle. Selon des sources concordantes, de nombreux échanges ont eu lieu ces dernières heures entre les différentes capitales de la région pour tenter de calmer le jeu. Le temps presse, chacun en est conscient. Toute nouvelle escalade pourrait précipiter la région dans l’abîme.

Oman en première ligne pour une médiation ?

Dans ce contexte explosif, tous les regards se tournent vers Oman. Le sultanat, grâce à sa position unique de médiateur respecté par tous, apparaît le mieux placé pour tenter une médiation de la dernière chance et éviter l’irréparable. Une responsabilité écrasante pour cette discrète monarchie, mais un rôle qu’elle a déjà joué par le passé avec un certain succès.

“Si un pays peut faire baisser la tension, c’est bien Oman”, veut croire un observateur régional.

Mais le temps presse. Chaque heure qui passe rapproche un peu plus la région du précipice. Les prochains jours seront décisifs. Soit la raison l’emporte et la voie diplomatique permet de désamorcer la crise, soit l’escalade se poursuit inexorablement, avec le risque d’un embrasement aux conséquences incalculables. Le Moyen-Orient retient son souffle.

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