Un affrontement armé entre l’armée israélienne et un combattant palestinien du Hamas s’est soldé par un décès ce samedi à Tulkarem, une ville palestinienne de Cisjordanie occupée. Cet incident illustre une nouvelle fois l’escalade des tensions dans la région.
Un raid israélien qui tourne au drame
Selon un communiqué conjoint de l’armée, de la police israéliennes et du Shin Bet (sécurité intérieure), une “opération antiterroriste” a été menée à Tulkarem visant Islam Odeh, un combattant du Hamas accusé de préparer des attaques. Les forces israéliennes affirment avoir été prises pour cible par le suspect qui a ouvert le feu, les obligeant à riposter. Islam Odeh a été tué dans cet échange de tirs.
D’après la même source, des armes ainsi que du matériel servant à fabriquer des explosifs ont été retrouvés dans le véhicule du combattant palestinien. Il aurait repris les rênes du “réseau terroriste” local après l’élimination début octobre de Zahi Abd al-Razaq, un autre membre du Hamas, lors d’une frappe israélienne en Cisjordanie.
Le Hamas rend hommage à son “commandant”
De leur côté, les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont salué dans un communiqué la mémoire d’Islam Jamil Odeh, présenté comme le “commandant et chef du bataillon de Tulkarem”. Un dirigeant du mouvement islamiste palestinien, Mahmoud Mardawi, a affirmé qu’il avait été “tué après avoir affronté les forces d’occupation qui l’ont assiégé pendant des heures”.
Un témoin a pu apercevoir le corps sans vie du combattant dans la cage d’escalier d’un bâtiment encerclé par les soldats israéliens, à travers les trous béants causés par des explosions dans la façade. Le ministère palestinien de la Santé à Ramallah a confirmé le décès d’Islam Odeh, 29 ans, “abattu par les forces d’occupation”.
L’escalade de la violence en Cisjordanie
Cet incident intervient dans un contexte de fortes tensions en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. La situation s’est particulièrement dégradée depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza en octobre dernier.
Selon des données officielles, au moins 744 Palestiniens ont été tués depuis par des tirs israéliens en Cisjordanie. Côté israélien, 24 personnes ont perdu la vie dans des attaques, des attentats palestiniens ou lors d’opérations militaires sur ce territoire.
L’armée israélienne multiplie ces derniers mois ce qu’elle présente comme des opérations “antiterroristes” en Cisjordanie, en particulier dans les zones sous contrôle sécuritaire palestinien. Mais ces raids, souvent émaillés de heurts avec la population palestinienne, font craindre une aggravation de la situation déjà explosive.
La communauté internationale préoccupée
Cette énième flambée de violence suscite l’inquiétude de la communauté internationale. L’ONU, l’Union européenne et plusieurs chancelleries appellent régulièrement Israéliens et Palestiniens à la retenue pour éviter un embrasement généralisé.
Mais sur le terrain, la situation reste explosive. La Cisjordanie est le théâtre d’un engrenage de la violence qui semble difficile à enrayer. Entre attaques anti-israéliennes, représailles et opérations de “contre-terrorisme” controversées de l’armée israélienne, de nombreux observateurs redoutent une escalade incontrôlée et ses lourdes conséquences pour les populations civiles des deux côtés.
La mort du combattant du Hamas à Tulkarem témoigne de cette réalité sanglante. Elle risque d’alimenter les tensions et les affrontements dans une Cisjordanie déjà à vif, où le dialogue et l’apaisement semblent plus que jamais nécessaires mais hélas lointains. Un défi majeur pour la communauté internationale qui peine à infléchir la dynamique du conflit israélo-palestinien.