Les espoirs de McLaren se sont écroulés comme un château de cartes. L’écurie britannique avait déposé une demande auprès de la FIA pour obtenir la révision de la pénalité de 5 secondes infligée à son pilote Lando Norris lors du Grand Prix des États-Unis dimanche dernier. Las, les commissaires en charge du dossier n’ont pas jugé les nouveaux éléments apportés suffisamment convaincants pour rouvrir le cas.
McLaren estimait en effet que la sanction prononcée à l’encontre de Norris pour avoir dépassé Max Verstappen en dehors des limites de la piste n’était pas justifiée. Lors d’une audience organisée vendredi à Mexico en marge du GP du Mexique, les représentants de l’équipe, Andrea Stella et Randeep Singh, ont tenté de démontrer que leur poulain avait en réalité doublé la Red Bull du Néerlandais avant la corde du virage. En vain.
Des « preuves » jugées insuffisantes
Malgré des images et données GPS à l’appui, les arguments de McLaren n’ont pas convaincu les commissaires, qui ont estimé que l’écurie n’apportait pas suffisamment d’éléments nouveaux pour justifier un réexamen de la décision initiale. Celle-ci stipulait que Norris « dépassait Verstappen par l’extérieur sans être à sa hauteur à la corde du virage ».
Une source proche du dossier indique : « Pour les commissaires, l’erreur éventuelle doit être prouvée de façon indiscutable par le document amené comme nouvel élément, ce qui n’était pas le cas ici ».
Verstappen conforté, Norris frustré
Conséquence de ce rejet : le résultat du GP des États-Unis reste inchangé, avec Verstappen 3e devant Norris. Au championnat, le Néerlandais conserve 57 points d’avance sur le Britannique avant les qualifications du GP du Mexique ce soir.
Très remonté après l’arrivée dimanche, Lando Norris avait dénoncé une décision « incohérente » de la part des commissaires. Le pilote de 22 ans espérait que sa requête en révision lui permettrait d’avoir gain de cause et de récupérer sa 3e place. C’est raté. Et vu la fermeté des juges de la FIA, McLaren n’a plus qu’à digérer sa déception et se concentrer sur la suite…
Des tensions récurrentes entre McLaren et la FIA
Ce n’est pas la première fois que McLaren se retrouve en conflit avec les instances dirigeantes de la F1. L’an passé déjà, l’équipe avait vivement contesté plusieurs décisions des commissaires à son encontre :
- Pénalité jugée sévère contre Lando Norris au GP d’Autriche pour avoir forcé Sergio Pérez à sortir de piste
- Aucune sanction contre Valtteri Bottas malgré un accrochage avec Daniel Ricciardo à Mexico, qui avait ruiné la course de l’Australien.
Certains observateurs n’hésitent pas à parler de « deux poids, deux mesures » concernant McLaren, souvent sanctionnée là où d’autres écuries, notamment les top teams Mercedes et Red Bull, passent entre les mailles du filet. Des soupçons de favoritisme que la FIA a toujours réfutés, mettant en avant l’indépendance et l’intégrité des commissaires. Mais le débat est loin d’être clos…
Une fin de saison sous haute tension
Avec encore deux Grands Prix à disputer, les enjeux sont immenses pour McLaren comme pour ses rivaux. La lutte pour la 4e place des constructeurs fait rage avec Alpine, seulement 7 points derrière. Chaque point comptera donc dans ce duel fratricide entre les deux écuries motorisées par Renault.
Chez les pilotes aussi, la bagarre s’annonce intense pour le gain de la 7e place entre Lando Norris et Esteban Ocon, séparés de 11 unités. Le Français, très solide depuis la trêve estivale, aura à coeur de prendre le meilleur sur son rival britannique au terme de cet ultime bras de fer.
Un ancien pilote confie sous couvert d’anonymat : « McLaren joue gros sur cette fin de saison. Terminer 4e leur apporterait un surplus de revenus non négligeable, crucial pour le développement 2023. Mais avec une voiture en délicatesse ces derniers temps, rien n’est acquis… »
Derrière son volant, Lando Norris n’aura lui qu’une idée en tête : prouver sa valeur en piste, lui qui vise toujours un premier succès en F1. Mais entre une monoplace inconstante, une concurrence féroce et des décisions parfois défavorables des commissaires, le défi s’annonce immense pour le jeune loup de Bristol. Les deux dernières manches au Brésil et à Abou Dhabi nous diront s’il parvient à ses fins… Affaire à suivre !