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L’incroyable aventure d’un Français sur un volcan islandais émergé

En 1963, un Français a réalisé un exploit hors du commun : camper seul sur une île volcanique tout juste née au large de l'Islande. Son histoire incroyable, 60 ans après...

En novembre 1963, un spectacle époustouflant se déroulait au large des côtes islandaises. Une île volcanique émergeait des flots dans un fracas de cendres et de fumées, sous les yeux ébahis des habitants de l’archipel des Vestmann. Un phénomène géologique rarissime auquel un jeune Français, Gérard Vautey, a eu la chance d’assister de très près. Mieux, il a réalisé un rêve un peu fou : être le premier à camper sur cette terre vierge en pleine formation.

Le pari audacieux d’un amoureux des volcans

Gérard Vautey, 21 ans à l’époque, travaillait dans une usine de poisson sur l’île principale de l’archipel des Vestmann. Fasciné par les volcans, il n’a pas hésité longtemps lorsque l’opportunité s’est présentée d’explorer cette nouvelle île baptisée Surtsey, encore secouée par des éruptions. « Je voulais être le premier à dormir dessus seul », raconte-t-il aujourd’hui. Un véritable défi qu’il a relevé en septembre 1964, débarquant sur une plage de cendres avec sa tente et des vivres pour plusieurs jours.

Quand je suis monté au volcan, c’était magnifique : le lac de lave, la lave qui coulait vers la mer…

Gérard Vautey

D’après une source proche, l’aventurier français a vécu une expérience unique au milieu des fumerolles et des coulées de lave incandescentes. « Être comme ça sur une terre qui n’avait que dix mois, qui était sortie de l’eau, qui était complètement vierge », se souvient-il, des étoiles plein les yeux. Un séjour inoubliable de 6 jours avant d’être récupéré par un navire des autorités, inquiètes pour sa sécurité.

Une île sanctuarisée, patrimoine mondial de l’UNESCO

Quelques mois seulement après l’extraordinaire séjour de Gérard Vautey, l’île de Surtsey a été déclarée réserve naturelle intégrale par les autorités islandaises en 1965. Un statut qui en interdit l’accès au public pour en préserver l’écosystème en développement. Seuls quelques scientifiques ont le privilège de s’y rendre une fois par an pour étudier la colonisation progressive de cet environnement vierge par la faune et la flore.

En quelques décennies, la vie a en effet repris ses droits sur cette terre brûlée, comme l’explique Olga Kolbrun Vilmundardottir, géographe à l’institut d’histoire naturel islandais :

L’an dernier, on dénombrait 58 espèces de plantes dans ce secteur. Aujourd’hui, on en a trouvé un peu plus. Ça fait plaisir. Cela veut dire que l’île peut encore s’enrichir de nouvelles formes de vie.

Un processus naturel fascinant que l’UNESCO a tenu à distinguer en inscrivant Surtsey au patrimoine mondial en 2008. L’institution souligne le caractère exceptionnel de cette île née sous nos yeux, véritable laboratoire à ciel ouvert pour étudier la colonisation du vivant.

Le souvenir impérissable d’une expérience hors norme

Soixante ans après son incroyable périple, Gérard Vautey n’en revient toujours pas d’avoir eu la chance de fouler cette terre à peine sortie des eaux. Une aventure qu’il raconte avec une étincelle dans le regard, conscient d’avoir vécu un moment absolument unique.

Quand je raconte ça, je suis fier. Fier d’être allé sur une île qui venait de sortir de la mer.

Un sentiment de fierté et d’émerveillement que cet amoureux des volcans continuera sans doute à chérir et à partager, pour garder vivace le souvenir de ces jours extraordinaires vécus en 1964 sur la petite île islandaise de Surtsey. Une histoire hors du commun, à l’image de la naissance exceptionnelle de ce bout de terre au milieu de l’océan.

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