Depuis son arrivée fracassante au pouvoir en décembre dernier, le président argentin Javier Milei n’en finit pas de faire parler de lui. Dernière décision en date : le limogeage de son chef de cabinet Nicolas Posse, aussitôt remplacé par l’actuel ministre de l’Intérieur Guillermo Francos. Un remaniement surprise qui en dit long sur les intentions de ce président ultralibéral, bien décidé à imposer sa vision à marche forcée.
Un virage à 180 degrés pour l’Argentine
Avec Javier Milei aux commandes, l’Argentine a pris un virage à 180 degrés. Fini le interventionnisme étatique, place au tout marché. Au programme : austérité budgétaire, privatisations massives et dérégulation tous azimuts. Une politique de choc portée par une figure iconoclaste, chantre d’un ultralibéralisme décomplexé.
Nous allons rendre sa liberté au peuple argentin en le libérant des chaînes de l’État.
– Javier Milei, lors de son investiture
Guillermo Francos, l’homme de la situation
Pour mener à bien cette révolution néolibérale, Milei s’entoure d’hommes de confiance. Au premier rang desquels Guillermo Francos, son nouveau chef de cabinet. Un poste clé, puisque selon la Constitution argentine, il est le ministre le plus important, le seul responsable politiquement devant le Parlement.
Ancien représentant de l’Argentine à la Banque interaméricaine de développement, Francos a été un rouage essentiel de la campagne de Milei. Depuis, il s’est imposé comme l’un de ses conseillers les plus écoutés, notamment sur les questions économiques. Sa nomination apparaît donc comme une évidence.
Nicolas Posse, le fusible
À l’inverse, le départ de Nicolas Posse n’est pas vraiment une surprise. Moins idéologique et plus consensuel que Francos, il était perçu par certains mileiistes comme pas assez aligné avec le président. Un rôle de fusible qu’il aura assumé jusqu’au bout, avant d’être poussé vers la sortie.
Son éviction envoie un message clair : dans la Mileicratie, pas de place pour les tièdes. Le chef de l’État veut aller vite et loin dans ses réformes, et il a besoin pour cela de soldats dociles et déterminés. Quitte à brusquer l’opinion et braquer ses opposants.
Vers un durcissement du pouvoir ?
Au-delà de la valse des postes, ce remaniement pose question. En confiant les clés du gouvernement à un proche parmi les proches, adepte comme lui des recettes ultralibérales, Milei donne le sentiment de vouloir verrouiller un peu plus son pouvoir. Une dérive autoritaire qui inquiète, à l’heure où la Macronie est déjà pointée du doigt pour son mépris des contre-pouvoirs.
Conforté par des sondages flatteurs, Javier Milei semble en tout cas plus que jamais déterminé à imposer sa révolution néolibérale, coûte que coûte. Un cap périlleux pour l’Argentine, qui tangue déjà entre crise économique et instabilité politique. Mais le nouveau maître de Buenos Aires a prévenu : il n’a pas l’intention de transiger. Ça passe ou ça casse.