La Géorgie, ex-république soviétique du Caucase, est à un tournant de son histoire. Ce samedi, les Géorgiens sont appelés aux urnes pour des élections législatives qui scelleront l’orientation future du pays, tiraillé entre des aspirations européennes et l’influence de la Russie voisine.
Une opposition pro-européenne unie face au parti au pouvoir
Pour la première fois, une alliance inédite de partis d’opposition pro-occidentaux part unie pour tenter de vaincre le Rêve géorgien, le parti conservateur au pouvoir depuis une décennie. Selon les sondages, ce quatuor emmené par le Mouvement national uni de l’ex-président emprisonné Mikheïl Saakachvili a toutes ses chances. Mais dans ce scrutin à la proportionnelle, l’issue du vote reste incertaine.
L’enjeu : l’avenir européen de la Géorgie
Bruxelles a été clair : le résultat des élections déterminera les chances de la Géorgie d’intégrer un jour l’Union européenne, une aspiration inscrite dans sa Constitution. Le parti au pouvoir est accusé de dérive autoritaire et de rapprochement avec Moscou, menaçant de faire dérailler le parcours européen du pays. En cas de victoire, l’opposition promet des réformes pour remettre la Géorgie sur les rails.
Si le parti au pouvoir tente de le rester quel que soit le résultat des élections, il y a un risque de troubles post-électoraux.
Gela Vasadzé, expert du Centre d’analyse stratégique sur la Géorgie
Un pays divisé, entre manifestations pro-européennes et pressions russes
Ces derniers mois, la Géorgie a été secouée par d’importantes manifestations. Des dizaines de milliers de Géorgiens pro-européens ont défilé contre une loi controversée sur les “agents étrangers”, accusée d’être inspirée par Moscou pour museler la société civile. Le gouvernement a aussi fait adopter une loi restreignant les droits LGBT+, suscitant des tensions avec les Occidentaux.
De son côté, le Kremlin dénonce des ingérences occidentales dans le scrutin géorgien. Moscou reste un acteur de poids dans la région depuis la guerre éclair de 2008 qui a vu la Russie occuper deux régions séparatistes géorgiennes. Autant de pressions qui pèsent sur ce petit pays du Caucase à l’heure de faire un choix crucial pour son avenir.