Malgré les vives condamnations internationales après le bombardement meurtrier d’un camp de déplacés à Rafah qui a fait 45 morts dimanche, les frappes israéliennes se sont poursuivies dans la nuit de lundi à mardi sur la bande de Gaza. Cette escalade militaire entre Israël et le Hamas ne semble pas prête de s’arrêter, pendant que la communauté internationale multiplie les appels au cessez-le-feu.
Une frappe dévastatrice à Rafah soulève l’indignation
C’est un “accident tragique” selon le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou. Mais pour la communauté internationale, c’est un drame qui aurait pu être évité. Dimanche soir, un bombardement de l’aviation israélienne sur un centre pour personnes déplacées à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a fait 45 morts et 249 blessés selon le ministère palestinien de la Santé. Des tentes occupées par des familles ont pris feu, causant de nombreuses victimes civiles.
Cette frappe a suscité une vague d’indignation à travers le monde. Le président français Emmanuel Macron s’est dit “indigné”, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a réclamé une enquête “complète et transparente”, les États-Unis se sont dits “bouleversés”, le Canada “horrifié”…
“Je condamne les actions d’Israël qui ont tué de nombreux civils innocents qui cherchaient seulement à se protéger de ce conflit meurtrier. Il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza.”
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
Israël poursuit les frappes malgré les condamnations
Mais ces déclarations indignées n’ont pas fait fléchir Israël pour l’instant. Les forces de Tsahal ont effectué de nouvelles frappes aériennes et des tirs dans la nuit de lundi à mardi sur Rafah, ville où l’armée a lancé une opération terrestre début mai. Malgré la pression internationale, le gouvernement israélien semble déterminé à poursuivre ses objectifs militaires contre le Hamas.
Réunion d’urgence du Conseil de Sécurité et manifestations
Face à cette escalade, le Conseil de Sécurité de l’ONU va se réunir en urgence mardi après-midi à la demande de l’Algérie pour tenter de trouver une issue à ce conflit qui s’enlise depuis près d’un mois maintenant. Mais au vu des positions très divergentes au sein du Conseil, il paraît peu probable qu’une déclaration commune forte émerge de cette réunion.
Pendant ce temps, environ 10 000 personnes ont manifesté lundi soir à Paris près de l’ambassade d’Israël pour dénoncer les derniers bombardements et apporter leur soutien aux Palestiniens. Des rassemblements similaires ont eu lieu dans de nombreuses villes à travers le monde.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège reconnaissent l’État de Palestine
Dans ce contexte tendu, trois pays européens ont décidé de franchir le pas en reconnaissant formellement l’État de Palestine mardi : l’Espagne, l’Irlande et la Norvège. Une décision qui provoque la colère d’Israël, qui y voit un “prix” offert au Hamas en pleine guerre.
“La reconnaissance de l’État de Palestine est une question de justice pour le peuple palestinien.”
José Manuel Albares, ministre espagnol des Affaires étrangères
Avec cette démarche diplomatique forte, ces trois pays espèrent créer un électrochoc et inciter d’autres États à les rejoindre. L’État de Palestine est désormais reconnu par 145 pays sur les 193 membres de l’ONU. Mais de profondes divisions persistent au sein de l’Union européenne sur cette question sensible.
En attendant un improbable cessez-le-feu, les discussions diplomatiques s’activent donc en coulisses pendant que sur le terrain, les armes continuent de parler. Un cycle sans fin qui maintient les populations israéliennes et palestiniennes dans la terreur et le désespoir.