Une cyberattaque de grande ampleur visant des responsables politiques américains de premier plan fait l’objet d’une enquête des autorités selon des révélations de vendredi. Les téléphones de l’ancien président Donald Trump et de son colistier J.D. Vance auraient été ciblés par des pirates informatiques. L’intrusion serait l’œuvre d’acteurs liés au gouvernement chinois.
Pékin accusé, une enquête ouverte
Le FBI et la CISA, l’agence fédérale chargée de la cybersécurité, ont annoncé dans un communiqué conjoint enquêter sur une intrusion non autorisée dans des infrastructures de télécommunications américaines. Ils attribuent cette opération à des éléments proches de la République populaire de Chine, sans préciser l’identité exacte des pirates.
Selon des sources proches du dossier, des membres de l’équipe de campagne de la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris auraient aussi été visés. L’ampleur et les ramifications politiques de cette cyberattaque restent à déterminer.
Trump et Vance prévenus, données compromises ?
D’après le New York Times et le Washington Post citant des sources anonymes, les téléphones de Donald Trump et J.D. Vance ont bien été ciblés. Les deux hommes, candidats républicains engagés dans une rhétorique anti-Chine, en auraient été informés cette semaine.
Les enquêteurs cherchent encore à déterminer si les pirates ont réussi à accéder aux données et communications des appareils. Le FBI n’a pas souhaité commenter sur les cibles précises de l’attaque qui serait passée par l’opérateur Verizon.
« Nous sommes au courant qu’un acteur étatique très compétent a visé plusieurs opérateurs américains afin de collecter du renseignement. », a déclaré Verizon, ajoutant travailler à « confirmer, évaluer et remédier à tout possible impact. »
Ingérence à l’approche d’une élection serrée
Cette cyberattaque présumée survient à moins de deux semaines d’une élection présidentielle américaine qui s’annonce extrêmement disputée. En 2016, le piratage d’emails du parti démocrate, attribué à la Russie, avait nui à la candidate Hillary Clinton en rendant publics des échanges internes compromettants.
Les révélations sur le ciblage de l’équipe Trump ravivent les craintes d’ingérence étrangère dans le processus démocratique américain. Elles tombent dans un contexte de tensions accrues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale et technologique.
Cybermenaces persistantes
Fin septembre, la justice américaine a inculpé trois hackeurs iraniens suspectés d’avoir agi pour le compte de Téhéran en tentant de pirater la campagne de Donald Trump. Ce nouvel incident met en lumière la menace persistante que font peser les cyberattaques parrainées par des États sur les processus politiques et électoraux.
Dans un monde de plus en plus connecté et numérisé, la sécurité informatique devient un enjeu central de souveraineté nationale. Cette tentative d’intrusion attribuée à la Chine souligne l’importance vitale pour les États de protéger leurs réseaux et données sensibles face à des adversaires déterminés à les infiltrer.
L’enquête en cours devra faire la lumière sur les responsabilités, les motivations et l’étendue des dégâts de ce qui apparaît comme une tentative inquiétante de la Chine de s’ingérer dans le débat politique américain à un moment crucial. Dans une compétition globale pour la suprématie technologique, l’arme cyber s’impose comme un instrument de pouvoir redoutablement efficace entre les mains des acteurs étatiques.