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L’inquiétude de la Corée du Sud face aux soldats nord-coréens en Russie

Un tournant dans la guerre en Ukraine qui pourrait modifier les équilibres en Asie. La Corée du Sud s'alarme de la présence de soldats nord-coréens en Russie et craint pour sa sécurité. Le risque d'une nouvelle guerre fratricide plane.

Un frisson parcourt la péninsule coréenne. Des soldats venus tout droit de Pyongyang auraient été déployés sur le front ukrainien pour combattre aux côtés des forces russes, une information confirmée par Washington et l’OTAN. Si le régime de Kim Jong-un dément farouchement, cette nouvelle étape dans l’alliance entre la Corée du Nord et la Russie inquiète au plus haut point Séoul.

Une « expérience de combat » pour l’armée nord-coréenne

Selon des sources proches du dossier, l’envoi de troupes nord-coréennes en Ukraine permettrait à Pyongyang de tester ses capacités militaires sur un théâtre d’opérations moderne. Avec son armée vieillissante et son matériel obsolète, le régime ermite trouverait là une occasion en or de former ses soldats aux méthodes de combat actuelles, comme l’usage des drones.

Mais au-delà du simple entraînement, c’est surtout le spectre d’un transfert de technologies militaires sensibles entre Moscou et Pyongyang qui alarme les autorités sud-coréennes. De quoi donner un sérieux coup de boost aux programmes d’armement nord-coréens et menacer directement la sécurité de la Corée du Sud.

Un virage stratégique de Kim Jong-un

Cette coopération militaire renforcée avec la Russie marque un tournant dans la stratégie du dirigeant nord-coréen. Après l’échec de ses discussions avec Donald Trump en 2019, Kim Jong-un semble avoir acté un retrait des États-Unis sur la scène mondiale. Il a donc choisi de reprendre son pays en main en le plongeant dans une spirale nucléaire et en se tournant vers de nouveaux alliés, à commencer par Vladimir Poutine.

Les liens avec la Russie se sont progressivement développés, en particulier dans le domaine militaire.

Des experts américains, anciens hauts fonctionnaires liés à la question coréenne

Un réalignement géopolitique qui vise aussi à affaiblir symboliquement la puissance des États-Unis, alliés de Séoul, en Asie-Pacifique. La preuve qu’un conflit aux portes de l’Europe peut bousculer les équilibres à l’autre bout du monde.

La péninsule coréenne au bord de l’embrasement

De l’autre côté du 38e parallèle, l’heure est à la plus grande vigilance. Pyongyang multiplie les déclarations belliqueuses envers son voisin du Sud, désormais qualifié d’« État hostile » dans la constitution nord-coréenne. De quoi pousser certains spécialistes à s’interroger sur une possible décision de Kim Jong-un d’entrer en guerre contre Séoul.

Le risque d’une escalade militaire n’a en effet jamais été aussi élevé depuis la fin de la guerre de Corée en 1953. Des analystes estiment que la situation actuelle est plus dangereuse que jamais et que la péninsule coréenne s’impose comme le principal danger sécuritaire dans la région. Un constat que partage le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, prêt à envisager l’envoi d’armes à l’Ukraine en réponse au soutien de Pyongyang à Moscou.

Cet engrenage inquiétant rappelle que la Guerre Froide n’est pas si loin. Et que les braises de la guerre fratricide coréenne, qui a fait plus de 3 millions de morts entre 1950 et 1953, sont toujours prêtes à se raviver. Dans ce contexte, le déploiement de soldats nord-coréens en Ukraine pourrait bien mettre le feu aux poudres et précipiter la péninsule dans un nouveau conflit dévastateur.

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