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Blinken Promeut une Nouvelle Approche après des Navettes Diplomatiques Infructueuses à Gaza

Après 11 navettes infructueuses pour un cessez-le-feu à Gaza, le secrétaire d'État américain Blinken change de cap. Il mise désormais sur...

Malgré ses efforts diplomatiques répétés, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dû quitter Londres vendredi sans avoir obtenu de trêve à Gaza, où la guerre entre Israël et le Hamas fait rage depuis le 7 octobre 2023. Face à ces échecs successifs, il tente désormais une nouvelle approche en se concentrant sur l’après-guerre.

Un changement de stratégie américaine

Lors d’une précédente visite en Israël en août, Antony Blinken avait évoqué une “dernière chance” pour un accord de cessez-le-feu temporaire proposé par Washington, qui incluait aussi la libération des otages capturés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre. Mais ces derniers temps, il s’est montré plus prudent dans ses propos, appelant surtout à la fin de la guerre et à la libération des otages.

Ses discussions se focalisent maintenant sur un plan de gouvernance de Gaza excluant le Hamas, qui contrôle ce territoire pauvre et densément peuplé depuis 2007. A Doha jeudi, aux côtés du Qatar, médiateur clé, M.Blinken a déclaré :

Nous cherchons à développer un plan pour ce qui va suivre, afin qu’Israël puisse se retirer de Gaza, que le Hamas ne puisse pas se reconstituer et que les Palestiniens puissent reconstruire leur vie et leur avenir sous direction palestinienne.

Des “idées concrètes” pour l’après-guerre

Tout au long de son périple, achevé vendredi à Londres avec des ministres arabes, le secrétaire d’État a évoqué des “idées concrètes, que nous avons développées pour la sécurité, pour la gouvernance, et pour la reconstruction à Gaza”. Il a appelé chaque pays à décider “quel rôle il est prêt à jouer et quelle contribution il peut apporter pour faire passer Gaza de la guerre à la paix”.

Lors de son passage en Israël, Antony Blinken a estimé que le pays avait atteint ses principaux objectifs stratégiques à Gaza en affaiblissant significativement le Hamas et en éliminant son chef, Yahya Sinouar, la semaine dernière.

Une guerre qui persiste malgré les efforts

La mort de Sinouar a incité le président Biden à dépêcher Blinken au Moyen-Orient à deux semaines de l’élection présidentielle, alors que son aile gauche critique son manque de fermeté face à Israël. Mais malgré cette diplomatie intensive, les combats continuent.

Selon des sources locales, plus de 770 personnes ont péri en quelques semaines dans le nord de Gaza, où des dizaines de milliers de civils sont coincés. Le mois dernier, Israël a même ouvert un nouveau front au Liban en intensifiant ses frappes contre le Hezbollah, allié du Hamas, ignorant les appels américains et français à une trêve immédiate.

Des défis persistants pour la diplomatie américaine

A Londres vendredi, le chef de la diplomatie jordanienne Ayman Safadi, tout en saluant les efforts de Blinken, s’est interrogé sur leur impact sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Il a fustigé “un gouvernement israélien qui n’écoute personne”, regrettant que la situation “s’aggrave, malheureusement, chaque fois que nous nous rencontrons”.

Malgré son soutien indéfectible à Israël, le président Biden a clairement signifié que son administration, bien qu’en désaccord avec le gouvernement Netanyahu, maintiendrait son aide militaire. Son équipe récuse les accusations d’échec diplomatique, assurant que la situation serait bien pire sans la pression américaine sur Israël qui, après le 7 octobre, menaçait d’un blocus total pour étrangler Gaza.

Des résultats mitigés mais vitaux

Brian Katulis, du Middle East Institute de Washington et ex-conseiller de Bill Clinton, estime que la diplomatie américaine a permis un bref cessez-le-feu et la libération d’otages en novembre dernier. Selon lui :

La diplomatie discrète des États-Unis combinée aux actions militaires a probablement empêché une guerre régionale plus large et l’aggravation des ripostes militaires entre Israël et l’Iran.

Mais il tempère en notant que “l’administration Biden est loin d’atteindre ses principaux objectifs dans la région”, évoquant “le peu de pouvoir et d’influence dont dispose l’Amérique”. Un constat amer qui souligne toute la difficulté de la tâche titanesque qui attend Antony Blinken et son équipe pour tenter d’apaiser durablement les tensions à Gaza et au Moyen-Orient.

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