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La Russie relève son taux directeur à 21%, niveau record depuis 2003

🔥 La Russie joue la carte du taux directeur à 21% face à une inflation à 8,6% ! L'économie russe résiste-t-elle vraiment aux sanctions ? Quelles conséquences à moyen terme ? On vous dit tout sur cette décision historique de la Banque centrale russe...

Face à une inflation galopante atteignant 8,6% en septembre, la Banque centrale russe (BCR) vient de prendre une décision historique: relever son taux directeur à 21%, un niveau jamais vu depuis 2003. Ce tour de vis monétaire a pour objectif de juguler la hausse des prix et d’ancrer les anticipations d’inflation. Mais cette manœuvre suffira-t-elle à redresser une économie russe fragilisée ?

Un resserrement monétaire inédit pour endiguer l’inflation

La BCR n’a pas lésiné sur les moyens pour tenter de reprendre le contrôle des prix. En relevant son taux directeur de 2 points de pourcentage, pour le porter à 21%, l’institution monétaire envoie un signal fort. Elle espère ainsi inciter les Russes à épargner plutôt qu’à consommer, et freiner la demande inflationniste.

Un nouveau resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour assurer le retour de l’inflation à l’objectif et réduire les anticipations d’inflation.

Banque centrale russe

Des dépenses publiques qui alimentent la spirale inflationniste

Selon des sources proches du dossier, le principal moteur de l’inflation actuelle en Russie serait l’explosion des dépenses publiques. L’effort de guerre en Ukraine et le soutien aux entreprises du secteur de la défense pèsent lourdement sur le budget fédéral, qui a bondi de près de 50% depuis 2021.

Cette manne financière, en dopant les salaires et les dépenses des ménages, contribue à entretenir des tensions inflationnistes. Un cercle vicieux que la BCR s’efforce de briser en durcissant sa politique monétaire.

Stagflation: un scénario qui se profile ?

Si le resserrement monétaire peut aider à contenir l’inflation à court terme, il risque aussi de peser sur la croissance économique. D’autant que l’économie russe fait face à d’autres défis de taille:

  • Pénuries de main-d’œuvre liées à la mobilisation militaire
  • Problèmes de paiements internationaux dus aux sanctions
  • Frilosité des banques étrangères à accepter le rouble

Dans ce contexte, certains observateurs redoutent l’émergence d’un scénario de stagflation, combinant inflation élevée et croissance atone. Un risque que le président Vladimir Poutine semble minimiser, tablant sur une croissance de 3,6% en fin d’année, avant un ralentissement en 2025.

Les Brics, un levier d’influence limité pour Moscou

Lors du récent sommet des Brics à Kazan, Vladimir Poutine espérait rallier ses partenaires à ses projets de dédollarisation et de création d’une monnaie commune. Mais il a dû revoir ses ambitions à la baisse, reconnaissant que ces idées n’étaient « pas encore mûres ».

L’un des principaux problèmes concerne les paiements entre la Russie et ses partenaires internationaux.

Vladimir Poutine, président russe

Malgré son isolement sur la scène internationale, la Russie peut encore compter sur la résilience de son économie, portée par le secteur des matières premières et de la défense. Mais les sanctions occidentales et le resserrement monétaire pourraient bien mettre à l’épreuve cette résistance dans les mois à venir.

Seul le temps dira si la stratégie de la BCR permettra de juguler durablement l’inflation et de préserver la croissance, dans un environnement géopolitique et économique plus incertain que jamais.

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