La ratification d’un traité de défense entre la Russie et la Corée du Nord suscite de vives inquiétudes en Corée du Sud. Séoul a exprimé vendredi sa “grave inquiétude” après le vote unanime des députés russes en faveur de ce partenariat stratégique global. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quant à lui, réclame une “pression intangible” de la part de ses alliés occidentaux sur les deux pays alliés.
Des soldats nord-coréens bientôt en Ukraine ?
Selon le dirigeant ukrainien, les troupes nord-coréennes pourraient commencer à combattre contre l’armée ukrainienne dès dimanche, faisant craindre une nouvelle escalade dans cette guerre qui dure depuis 32 mois. Kiev affirme détenir des preuves de l’arrivée de soldats de Pyongyang dans la région frontalière russe de Koursk, bien que la Corée du Nord et la Russie démentent ces allégations.
Nous avons besoin d’une réaction forte et fondée sur des principes de la part des dirigeants du monde.
Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Un traité de “partenariat stratégique global”
Le traité ratifié par les députés russes, signé le 19 juin lors d’une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang, prévoit une “aide militaire immédiate” en cas d’agression armée de pays tiers. Cet accord renforce la coopération déjà accrue entre la Russie et la Corée du Nord depuis deux ans, les alliés de Kiev accusant Pyongyang de fournir des munitions à l’armée russe.
Séoul appelle au retrait immédiat des troupes
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement sud-coréen “demande instamment le retrait immédiat des troupes nord-coréennes et la cessation de la coopération illégale” selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Le président Yoon Suk Yeol a qualifié le déploiement de soldats nord-coréens en Russie de “provocation qui menace la sécurité mondiale” et a annoncé que son pays étudierait avec plus de souplesse la possibilité de fournir des armes à l’Ukraine.
Poutine défend la souveraineté de la Russie
En réponse aux accusations occidentales, Vladimir Poutine a déclaré vendredi qu’il était du ressort de la Russie de décider souverainement de sa coopération militaire avec la Corée du Nord, que ce soit en termes de livraison de matériel, d’utilisation de personnel, d’exercices conjoints ou de partage d’expérience du champ de bataille. “Ce sont nos affaires”, a-t-il martelé.
Un nouvel hymne national pour la Corée du Nord
Dans ce contexte tendu, un média d’État nord-coréen a rapporté vendredi l’adoption d’un nouvel hymne national par le pays. Cette mesure s’inscrit dans la volonté du dirigeant Kim Jong Un de définir la Corée du Nord comme étant entièrement séparée du Sud et en conflit avec lui. Pyongyang avait déjà modifié sa Constitution pour qualifier Séoul d’État “hostile” et dynamité en octobre les routes et voies ferrées reliant autrefois les deux Corées.
Alors que les tensions s’accentuent dans la péninsule coréenne et que le spectre d’une escalade militaire plane sur l’Ukraine, la communauté internationale retient son souffle. L’appel du président Zelensky à une réaction forte et unie des Occidentaux face au rapprochement russo-nord-coréen résonnera-t-il ? L’avenir nous le dira, mais une chose est sûre : ce nouveau chapitre dans les relations internationales est lourd de conséquences potentielles.