Une attaque au couteau d’une violence inouïe s’est produite jeudi soir dans un commissariat de Bosanska Krupa, une petite ville du nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine. Un adolescent âgé de seulement 14 ans s’est introduit dans le poste de police et a poignardé deux agents, tuant l’un d’eux et blessant grièvement le second. Un acte qui a profondément choqué cette cité d’ordinaire paisible de 11 000 habitants.
Un policier tué, un autre entre la vie et la mort
Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur de l’entité croato-bosniaque, Ramo Isak, le jeune assaillant a réussi à pénétrer dans le commissariat en début de soirée, armé d’un couteau. Il s’en est alors pris violemment aux deux agents présents, les frappant de plusieurs coups de lame.
Malgré l’intervention rapide des secours, l’un des policiers a succombé à ses blessures. Son collègue, grièvement touché, a été transféré d’urgence à l’hôpital de Bihac, la grande ville la plus proche. D’après un porte-parole des forces de l’ordre, Adnan Beganovic, son pronostic vital est engagé.
Un acte incompréhensible qui suscite l’effroi
Si l’adolescent, né en 2009, a pu être rapidement arrêté par d’autres policiers, ses motivations restent pour l’heure totalement inconnues. Une enquête approfondie a été ouverte pour tenter de comprendre ce qui a pu pousser ce jeune de 14 ans à commettre un acte d’une telle violence.
C’est une grande tristesse. Ce qui nous a surpris est qu’il s’agit d’un mineur de 14 ans qui a osé s’attaquer aux policiers dans un commissariat. C’est une alarme pour notre société.
Adnan Habibija, chef de la police cantonale
Cette attaque brutale a profondément ébranlé Bosanska Krupa, ville d’ordinaire calme et tolérante selon son maire Armin Halitovic, qui s’est dit “choqué” par cet événement. Tous espèrent que l’enquête permettra rapidement de faire la lumière sur les circonstances et les raisons qui ont poussé ce très jeune homme à s’en prendre ainsi aux forces de l’ordre.
La Bosnie-Herzégovine face à une inquiétante violence juvénile
Cet incident survient un mois seulement après une fusillade dans une école de Belgrade, en Serbie voisine, où un élève de 13 ans avait tué 9 camarades et un gardien. Et en juin dernier, un autre adolescent de 13 ans avait grièvement blessé par balle un enseignant dans un établissement scolaire de Lukavac, dans le nord-est de la Bosnie.
Une série noire qui met en lumière l’inquiétante banalisation de la violence chez certains jeunes de la région. Les autorités, sous le choc, assurent que toutes les mesures seront prises pour assurer la sécurité de la population. Le niveau d’alerte a ainsi été relevé dans tous les commissariats de l’entité croato-bosniaque.
Mais au-delà des dispositions sécuritaires, c’est tout un travail de fond sur les racines de cette violence qui semble s’imposer, pour éviter que de tels drames ne se reproduisent. Un immense défi pour la Bosnie-Herzégovine et les pays voisins, qui doivent urgemment trouver les moyens de protéger leur jeunesse de la dérive violente.