L’inquiétude grandit en Corée du Sud suite à la ratification par la Russie d’un traité de défense avec la Corée du Nord. Ce pacte, signé en juin dernier lors d’une rare visite de Vladimir Poutine à Pyongyang, prévoit notamment une “aide militaire immédiate” en cas d’agression armée de pays tiers. Une clause qui fait craindre le pire à Séoul, dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées.
Des troupes nord-coréennes en Russie ?
Selon des sources proches des gouvernements sud-coréen et américain, des milliers de soldats nord-coréens seraient actuellement en train de s’entraîner sur le sol russe. L’Ukraine a même affirmé cette semaine que certains contingents avaient déjà rejoint la zone de combat près de la frontière russe, dans la région de Koursk. Des allégations fermement démenties par Pyongyang et Moscou.
Face à cette situation jugée explosive, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a vivement réagi. Dans un communiqué, il “exprime sa grave inquiétude après la ratification par la Russie du traité Russie-Corée du Nord alors que des troupes nord-coréennes sont actuellement déployées en Russie”. Séoul “demande instamment le retrait immédiat des troupes nord-coréennes et la cessation de la coopération illégale” entre les deux pays.
La Corée du Sud prête à fournir des armes à l’Ukraine
Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a de son côté haussé le ton, qualifiant le déploiement de soldats nord-coréens en Russie de “provocation qui menace la sécurité mondiale”. Il a assuré que son pays “ne restera pas les bras croisés” face à cette situation et qu’il étudiera “avec plus de souplesse” la possibilité de livrer des armes à l’Ukraine. Une perspective jusqu’ici écartée par Séoul.
La Corée du Nord adopte un nouvel hymne national hostile au Sud
Parallèlement à ce regain de tensions, la Corée du Nord vient d’adopter un nouvel hymne national, selon un média d’État. Une mesure supplémentaire visant à marquer sa rupture totale avec la Corée du Sud. Pyongyang avait déjà modifié sa Constitution pour définir officiellement le Sud comme un État “hostile” et dynamité en octobre dernier les routes et voies ferrées qui reliaient autrefois les deux pays.
Cette escalade verbale et ces démonstrations de force font craindre une nouvelle dégradation de la situation dans la péninsule coréenne. Le renforcement de l’axe Moscou-Pyongyang, matérialisé par ce traité de défense, risque d’attiser encore davantage les tensions dans la région et au-delà. La communauté internationale reste en alerte face à ce regain de bellicisme dans une zone déjà sous haute pression.
