Poitiers est secoué par une vive controverse suite à une action coup de poing renommant plusieurs rues aux noms de leaders du Hamas. Cette initiative, revendiquée par les jeunes communistes locaux, a immédiatement suscité l’indignation et une réponse ferme des autorités.
Des plaques de rue baptisées aux noms de terroristes du Hamas
Ce lundi matin, les habitants du centre-ville de Poitiers ont eu la surprise de découvrir que plusieurs rues avaient été rebaptisées pendant la nuit. Des autocollants portant les noms de figures du mouvement islamiste Hamas avaient été apposés sur les plaques officielles.
Parmi les noms ainsi mis en avant, celui d’Ahmed Yassine, fondateur et leader spirituel du Hamas jusqu’à sa mort en 2004. Classé comme groupe terroriste par l’Union Européenne et les États-Unis, le Hamas est connu pour ses attaques violentes contre des civils en Israël.
L’action revendiquée par les jeunes communistes
Cette opération n’est pas passée inaperçue, et pour cause : elle a été relayée sur les réseaux sociaux par le mouvement des jeunes communistes de la Vienne (MJCF 86). Sur leur page Facebook, ils ont fièrement partagé des photos des nouvelles plaques de rue, sous le titre « Les rues de la résistance ».
Interrogé par une source proche du dossier, un responsable du MJCF 86 a justifié cette action en déclarant vouloir rendre hommage à « ceux qui luttent contre l’oppression israélienne ». Il a toutefois refusé de commenter le choix des noms de dirigeants du Hamas.
Le préfet condamne fermement et saisit la justice
Face à cette initiative pour le moins polémique, le préfet de la Vienne n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, il « condamne avec la plus grande fermeté » cette action et annonce son intention de saisir le procureur de la République.
Le préfet va saisir le procureur au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale pour apologie du terrorisme.
Communiqué de la Préfecture de la Vienne
Il faut dire que glorifier une organisation terroriste est passible de lourdes sanctions en France, jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende. La justice devra désormais déterminer dans quelle mesure l’action des jeunes communistes tombe sous le coup de la loi.
Retrait immédiat des plaques litigieuses
Dès la mi-journée, les services de la ville de Poitiers se sont activés pour retirer les autocollants apposés illégalement. Le maire, interrogé par une source bien informée, a fustigé un acte « inadmissible » et « profondément choquant », assurant que tout serait fait pour que les auteurs soient identifiés et poursuivis.
Cette affaire aura en tout cas jeté un froid dans la ville de Poitiers. Si le but des jeunes militants était de faire parler d’eux et de leur cause, c’est chose faite, mais à quel prix ? Beaucoup s’interrogent sur cette démarche qui, sous couvert de dénoncer une oppression, fait la promotion d’une autre forme de violence aveugle.
Les habitants, eux, oscillent entre colère et stupéfaction. « Je n’en reviens pas qu’on puisse faire l’apologie de terroristes dans notre ville », s’insurge une riveraine. « Qu’ils défendent les Palestiniens, je veux bien, mais là ils sont complètement à côté de la plaque », renchérit un autre.
Il faudra sans doute du temps pour que Poitiers se remette de cet « acte militant » pour le moins douteux. En attendant les suites judiciaires, la ville a retrouvé le nom de ses rues, mais pas sa quiétude. Et les jeunes communistes, eux, risquent de devoir s’expliquer longtemps sur cette initiative qui aura surtout semé le trouble.