C’est dans un contexte de vives tensions au Moyen-Orient qu’une rencontre diplomatique de haut niveau se prépare. Selon des sources proches du dossier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’apprête à rencontrer le Premier ministre libanais Najib Mikati ce vendredi à Londres. Au cœur des discussions : l’offensive militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban, déclenchée le 7 octobre dernier en réponse aux tirs de roquettes du mouvement chiite pro-iranien.
Les États-Unis en quête d’une solution diplomatique
Malgré le soutien traditionnel de Washington à l’État hébreu, Antony Blinken a insisté durant sa récente tournée au Moyen-Orient sur la nécessité d’épargner les civils libanais, sans pour autant exiger un cessez-le-feu immédiat côté israélien. Une position en demi-teinte reflétant le délicat équilibre que tentent de maintenir les États-Unis dans ce conflit.
Lors de sa conférence de presse au Qatar jeudi, le chef de la diplomatie américaine a déclaré qu’une solution politique devait in fine prévaloir, tout en reconnaissant le droit d’Israël à contrer la menace du Hezbollah :
Nous avons été très clairs sur le fait que cela ne peut pas conduire – ne devrait pas conduire – à une campagne prolongée et qu’Israël doit prendre les mesures nécessaires pour éviter les pertes civiles.
Un message à la communauté internationale
En marge de cette rencontre bilatérale, Antony Blinken échangera également avec ses homologues jordanien et émirati, deux acteurs clés dans l’after de la guerre de Gaza. Un signal fort envoyé par Washington quant à son engagement à stabiliser la région et à coordonner les efforts de reconstruction.
De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati a profité d’une conférence sur le Liban organisée à Paris pour réaffirmer que seul l’État libanais était légitime à porter les armes, une allusion directe au statut particulier du Hezbollah, à la fois milice armée et parti politique influent.
Les enjeux pour le Liban et la région
Alors qu’Israël a promis de paralyser le Hezbollah, le spectre d’une nouvelle guerre dévastatrice plane sur le Liban, pays déjà meurtri par de multiples crises. La rencontre Blinken-Mikati sera donc scrutée de près, les progrès diplomatiques étant plus que jamais nécessaires pour éviter une escalade incontrôlable.
Au-delà du cas libanais, c’est toute l’architecture sécuritaire régionale qui est en jeu. Les ramifications de ce conflit, impliquant des puissances rivales comme l’Iran, la Syrie ou encore l’Arabie saoudite, menacent de déstabiliser durablement le Moyen-Orient si une désescalade n’est pas rapidement enclenchée.
Le rôle de médiateur des États-Unis en question
Face à ce défi, les regards se tournent naturellement vers les États-Unis, parrain historique du processus de paix israélo-arabe. Mais l’administration Biden parviendra-t-elle à incarner un médiateur crédible, elle qui peine déjà à relancer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens?
Pour beaucoup d’experts, la rencontre de Londres constituera un test majeur de la capacité d’influence américaine dans une région en pleine recomposition. Washington saura-t-il habilement doser pressions et incitations pour amener les différents protagonistes à la table des négociations? La réponse à cette question sera déterminante pour l’avenir du Liban et, plus largement, pour la stabilité précaire du Moyen-Orient.
Quoi qu’il en soit, cette initiative diplomatique démontre que malgré un contexte international chahuté, le dialogue reste l’unique voie pour dénouer les crises les plus complexes. Espérons que la sagesse l’emportera et qu’un processus politique inclusif pourra émerger de ces heures sombres. L’avenir de millions de civils, libanais comme israéliens, en dépend.