Sujet tabou s’il en est, le niveau de rémunération est au cœur des préoccupations des français. Alors que l’Insee vient de publier une note dévoilant le salaire moyen dans le secteur privé, nous vous proposons de découvrir si vous êtes mieux ou moins bien payé que la moyenne nationale. Hommes, femmes, employés, cadres… Faisons le point sur les écarts de rémunération selon différents critères.
Des inégalités salariales persistantes entre hommes et femmes
Première constatation frappante de cette étude : le salaire moyen des hommes demeure nettement supérieur à celui des femmes. Avec 3822 euros bruts mensuels en moyenne, soit environ 2900 euros nets, les hommes ont vu leur rémunération progresser de 3,8% sur un an. Une hausse contenue pour cette catégorie qui représente 58% des effectifs du privé.
Du côté des femmes, si la progression moyenne a été plus forte (+4,5%), le salaire moyen reste nettement inférieur. Il s’établit à 3323 euros bruts par mois, soit à peine plus de 2500 euros nets. Un écart qui souligne la persistance d’inégalités salariales liées au genre en France.
Cadres et professions intermédiaires tirent leur épingle du jeu
Au-delà du genre, le salaire moyen varie fortement en fonction de la catégorie socio-professionnelle. Sans surprise, ce sont les cadres qui affichent les rémunérations les plus élevées avec en moyenne 6132 euros bruts mensuels, soit environ 4570 euros nets. Une catégorie qui a cependant connu la plus faible progression annuelle (+1,9%).
Juste en-dessous, on retrouve les professions intermédiaires dont le salaire moyen s’établit à 3519 euros bruts, soit près de 2660 euros nets. Une rémunération en hausse de 3,4% sur un an, se rapprochant de la moyenne nationale tous postes confondus (3613 euros bruts).
Employés et ouvriers en queue de peloton
Bien en-deçà de ces montants, les catégories les moins bien loties demeurent les employés et les ouvriers. Avec respectivement 2551 euros bruts (1960 euros nets) et 2638 euros bruts (2030 euros nets) en moyenne chaque mois, leur rémunération a pourtant enregistré les plus fortes hausses annuelles : +4,4% pour les employés et +4,6% pour les ouvriers.
Des progressions significatives qui ne suffisent cependant pas à compenser les écarts avec les catégories plus qualifiées. Notons toutefois que ces moyennes cachent de fortes disparités au sein même de ces catégories, en fonction notamment des secteurs d’activité.
L’industrie en tête, la construction à la traîne
En effet, les salaires moyens varient sensiblement d’un secteur à l’autre. C’est dans l’industrie qu’ils sont les plus élevés, atteignant en moyenne 4052 euros bruts par mois, soit un peu plus de 3000 euros nets. Une rémunération en hausse de 4,1% sur un an dans ce secteur qui emploie une part importante de professions intermédiaires et de cadres.
À l’inverse, le secteur de la construction affiche les salaires les plus faibles avec en moyenne 3190 euros bruts mensuels, soit environ 2440 euros nets. Un niveau de rémunération qui a pourtant progressé de 4% en un an, dans un secteur qui peine à recruter et qui emploie une forte proportion d’ouvriers.
Entre les deux, on retrouve les activités tertiaires (commerce, services, santé, éducation…) dont le salaire moyen s’établit à 3564 euros bruts, soit près de 2710 euros nets. Un niveau proche de la moyenne nationale, en hausse de 4% sur un an.
Alors, êtes-vous mieux payé que la moyenne ?
Au vu de ces chiffres, où vous situez-vous ? Mieux payé que la moyenne de votre catégorie socio-professionnelle ou de votre secteur d’activité ? Ou au contraire en-deçà des rémunérations de vos pairs ?
Si votre salaire est supérieur aux moyennes mentionnées, c’est plutôt bon signe. Cela signifie que votre employeur vous valorise davantage que la plupart des entreprises. Un élément de motivation à ne pas négliger !
En revanche, si vous vous situez en-dessous des moyennes indiquées pour votre profil, cela peut soulever quelques questions. Votre expérience, vos compétences ou vos performances sont-elles suffisamment reconnues ? N’hésitez pas à en discuter avec votre manager lors de votre prochain entretien annuel. C’est l’occasion de faire un point sur votre situation et d’envisager une éventuelle revalorisation.
Bien sûr, ces moyennes doivent être prises avec précaution. D’une entreprise à l’autre, d’un poste à l’autre, les écarts peuvent être importants. La localisation géographique joue également un rôle, avec des rémunérations souvent plus élevées en région parisienne.
Il n’en demeure pas moins que ces données fournissent des points de repère utiles dans un contexte de fortes tensions sur le marché de l’emploi. Alors que les difficultés de recrutement s’accentuent, les salaires pourraient être amenés à progresser plus fortement dans les mois à venir. De quoi réduire certains écarts et, espérons-le, favoriser une plus grande équité salariale.