Plus de 30 ans après avoir choqué l’Amérique avec le meurtre brutal de leurs parents, les frères Menendez font à nouveau parler d’eux. Mais cette fois, c’est la perspective d’une libération conditionnelle qui agite l’opinion publique. Le procureur de Los Angeles a en effet ouvert la voie jeudi à un possible aménagement de peine pour Lyle et Erik Menendez, condamnés à la perpétuité en 1996. Une décision qui intervient dans un contexte bien différent, où le mouvement #MeToo a profondément changé le regard porté sur les victimes d’agressions sexuelles.
Un procès retentissant
Pour comprendre ce revirement de situation, il faut revenir sur les circonstances glaçantes de ce fait divers qui a marqué les années 90. Dans la nuit du 20 août 1989, Lyle, 21 ans, et Erik, 18 ans, abattent de sang-froid leurs parents, José et Mary Louise Menendez, dans leur luxueuse villa de Beverly Hills. Un crime d’une violence inouïe, qui va donner lieu à un procès ultra-médiatisé, retransmis à la télévision, préfigurant celui d’O.J. Simpson quelques années plus tard.
Lors de ce premier procès en 1993, les jeunes hommes avouent le meurtre mais affirment avoir agi en état de légitime défense, après des années d’abus sexuels de la part de leur père. Faute d’unanimité du jury, le procès est déclaré nul. Il faudra attendre 1996 et un second procès pour que les frères Menendez soient finalement condamnés à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle. Le juge ayant refusé de prendre en compte leurs accusations d’agressions sexuelles.
L’impact de #MeToo
Près de 30 ans plus tard, c’est donc un nouveau rebondissement qui s’annonce dans ce dossier. Et le procureur de Los Angeles ne s’en cache pas : c’est bien la diffusion récente d’une série Netflix sur l’affaire qui a poussé ses services à réexaminer le dossier sous un nouvel angle. Car dans un monde post-#MeToo, la parole des victimes d’agressions sexuelles, qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes, est davantage prise au sérieux et écoutée.
Je pense que souvent, pour des raisons culturelles, nous ne croyons pas les victimes d’agressions sexuelles, qu’il s’agisse de femmes ou d’hommes.
George Gascon, procureur de Los Angeles
Pour George Gascon, il ne fait aucun doute que ce changement de mentalités a pesé dans la décision de rouvrir le dossier Menendez. Tout comme le succès de la série Netflix “Monstres : L’histoire de Lyle et Erik Menendez”, qui a relancé l’intérêt du public pour cette affaire hors norme. Le géant du streaming prépare d’ailleurs un nouveau documentaire sur le sujet.
Vers une libération sous conditions
Si la justice donne suite à la requête du parquet, Lyle et Erik Menendez, aujourd’hui âgés de 54 et 51 ans, pourraient donc prochainement introduire une demande de libération conditionnelle. Une perspective qui fait déjà couler beaucoup d’encre outre-Atlantique, entre ceux qui y voient un espoir de rédemption pour deux hommes brisés et ceux qui craignent qu’on libère des meurtriers de sang-froid.
Car au-delà des accusations d’abus sexuels, la question de l’appât du gain avait également été soulevée lors du procès. Les procureurs avaient en effet argué que les frères avaient assassiné leurs parents pour mettre la main sur leur fortune, estimée à 14 millions de dollars. Un mobile qui, s’il était avéré, rendrait une libération plus difficile à accepter pour l’opinion publique.
Un dossier complexe
Une chose est sûre : le dossier Menendez est loin d’être simple. Entre la violence extrême du crime, les accusations d’inceste, la dimension financière et la surexposition médiatique, tous les ingrédients sont réunis pour diviser. Et il reviendra in fine à la justice de trancher, en tentant de concilier droit, éthique et prise en compte du contexte de l’époque.
D’après une source proche du dossier, une décision sur l’éventuelle tenue d’une audience pour statuer sur une libération conditionnelle pourrait intervenir d’ici quelques mois. Les frères Menendez, eux, continuent de clamer leur innocence depuis leur cellule. Et espèrent aujourd’hui que la société sera plus à même de comprendre leur histoire.
Un cas emblématique de la difficulté à rendre justice face à des situations humaines complexes, où les frontières entre bourreaux et victimes sont parfois plus troubles qu’il n’y paraît. Et un dossier qui risque de continuer à faire parler, plus de 30 ans après les faits.
Si la justice donne suite à la requête du parquet, Lyle et Erik Menendez, aujourd’hui âgés de 54 et 51 ans, pourraient donc prochainement introduire une demande de libération conditionnelle. Une perspective qui fait déjà couler beaucoup d’encre outre-Atlantique, entre ceux qui y voient un espoir de rédemption pour deux hommes brisés et ceux qui craignent qu’on libère des meurtriers de sang-froid.
Car au-delà des accusations d’abus sexuels, la question de l’appât du gain avait également été soulevée lors du procès. Les procureurs avaient en effet argué que les frères avaient assassiné leurs parents pour mettre la main sur leur fortune, estimée à 14 millions de dollars. Un mobile qui, s’il était avéré, rendrait une libération plus difficile à accepter pour l’opinion publique.
Un dossier complexe
Une chose est sûre : le dossier Menendez est loin d’être simple. Entre la violence extrême du crime, les accusations d’inceste, la dimension financière et la surexposition médiatique, tous les ingrédients sont réunis pour diviser. Et il reviendra in fine à la justice de trancher, en tentant de concilier droit, éthique et prise en compte du contexte de l’époque.
D’après une source proche du dossier, une décision sur l’éventuelle tenue d’une audience pour statuer sur une libération conditionnelle pourrait intervenir d’ici quelques mois. Les frères Menendez, eux, continuent de clamer leur innocence depuis leur cellule. Et espèrent aujourd’hui que la société sera plus à même de comprendre leur histoire.
Un cas emblématique de la difficulté à rendre justice face à des situations humaines complexes, où les frontières entre bourreaux et victimes sont parfois plus troubles qu’il n’y paraît. Et un dossier qui risque de continuer à faire parler, plus de 30 ans après les faits.