C’est dans un fracas assourdissant que les mâchoires d’acier des pelleteuses ont commencé à déchiqueter cet immeuble de Nice devenu au fil des années un véritable supermarché de la drogue. Fini le temps où les dealers régnaient en maîtres dans ce dédale de couloirs labyrinthiques. La mairie a décidé de frapper fort en rasant purement et simplement ce symbole d’un trafic qui gangrénait tout le quartier.
Un immeuble à l’abandon livré aux trafiquants
Depuis des années, cet ensemble d’habitations était connu pour abriter un des plus gros points de deal du département. Appartements squattés, parties communes dégradées, la situation était devenue intenable pour les quelques habitants qui tentaient encore de résister. D’après une source policière, ce bâtiment était le QG d’un vaste réseau de trafic de stupéfiants qui alimentait toute la région.
On avait beau multiplier les descentes, dès qu’on avait le dos tourné, le trafic reprenait de plus belle. C’était devenu ingérable.
Un policier de la brigade des stupéfiants
La mairie sort l’artillerie lourde
Face à cette situation, le maire de Nice Christian Estrosi a choisi une méthode radicale mais efficace : la destruction pure et simple de l’immeuble. Une décision qui n’a pas été facile à prendre mais qui semblait la seule solution pour éradiquer durablement ce fléau.
On a essayé la méthode douce pendant des années, ça n’a rien donné. Il fallait passer à la vitesse supérieure pour restaurer la tranquillité des habitants. Quand le mal est trop profond, il faut savoir employer les grands moyens.
Christian Estrosi, maire de Nice
L’opération de démolition, minutieusement préparée, s’est déroulée dans un impressionnant déploiement de forces de l’ordre. L’objectif : éviter que les dealers ne s’opposent à la destruction de leur repaire. Puis les engins de chantier sont entrés en action, réduisant méthodiquement l’édifice en un amas de gravats, sous le regard à la fois soulagé et ému du voisinage.
Tourner la page et reconstruire
Maintenant que ce lieu emblématique du trafic de drogue local n’est plus qu’un souvenir, l’heure est à la reconstruction. La mairie prévoit d’ériger de nouveaux logements modernes à la place, avec une architecture ouverte et aérée pour éviter les recoins propices aux trafics.
Le projet prévoit également l’aménagement de nombreux espaces verts ainsi que des rues passantes pour désenclaver le quartier et lui insuffler une nouvelle dynamique. L’objectif est clair : tourner définitivement la page de ce passé trouble et offrir aux habitants un cadre de vie agréable et sécurisé.
C’est un nouveau départ pour nous. On va enfin pouvoir revivre et laisser nos enfants jouer dehors sans avoir peur. On attendait ça depuis si longtemps !
Une habitante du quartier
Un symbole fort mais des défis à relever
Si la destruction de cet immeuble est une victoire d’étape importante dans la lutte contre les trafics, les autorités restent prudentes. Elles savent qu’il faudra rester vigilant pour éviter que les réseaux ne se reconstituent ailleurs. D’autres actions coup de poing sont d’ores et déjà à l’étude.
Au-delà des opérations musclées, c’est aussi tout un travail social et éducatif qu’il va falloir mener sur le long terme pour convaincre les jeunes du quartier qu’une autre voie que celle du trafic est possible. Un véritable projet de société pour lequel la destruction de cet immeuble n’est finalement qu’un premier pas.