Alors que le conflit entre le Liban et Israël s’intensifie depuis un mois, faisant plus de 1500 morts selon un décompte de l’AFP et déplaçant près de 800 000 personnes d’après l’ONU, le guide suprême iranien Ali Khamenei a tenu un discours musclé ce jeudi. Il y présente le Hezbollah, mouvement chiite libanais soutenu par Téhéran, comme “le plus grand défenseur du Liban” face aux attaques israéliennes.
Un bouclier contre la “désintégration” du pays
Pour le leader iranien, le Hezbollah constitue “le plus grand bouclier contre l’avidité du régime sioniste, qui vise depuis longtemps à la désintégration du Liban”. Des propos qui font écho au soutien indéfectible de l’Iran à la cause palestinienne depuis la révolution islamique de 1979, Téhéran ne reconnaissant pas l’État d’Israël qualifié d'”entité sioniste”.
L’ayatollah Khamenei réagissait notamment à l’annonce de la mort de Hachem Safieddine, haut responsable du Hezbollah pressenti pour succéder à Hassan Nasrallah, lui-même tué fin septembre dans un raid israélien. Selon l’armée israélienne, Safieddine aurait été “éliminé” début octobre près de Beyrouth.
La France appelle à un cessez-le-feu “au plus vite”
Contraste saisissant avec les déclarations iraniennes, le président français Emmanuel Macron a lancé le même jour un appel à un cessez-le-feu “au plus vite” au Liban. S’exprimant lors d’une conférence internationale de soutien organisée à Paris, il a souhaité aider les Libanais à “retrouver le contrôle de leur destin”, exigeant que “le Hezbollah cesse ses provocations” contre Israël.
Nous exigeons que le Hezbollah cesse ses provocations (…) et frappes indiscriminées
Emmanuel Macron lors de la conférence de soutien au Liban à Paris
Un lourd bilan humain et des tensions régionales exacerbées
Ce nouvel épisode meurtrier vient alourdir encore le tribut payé par la population civile libanaise, prise en étau entre le Hezbollah et Israël. Selon des sources proches du dossier, les frappes israéliennes auraient fait au moins 1552 morts depuis un mois, un bilan provisoire appelé à s’alourdir. L’ONU dénombre par ailleurs quelque 800 000 déplacés, soit près d’un habitant sur cinq.
Au-delà du Liban, ce regain de tensions sur la scène régionale ravive les inquiétudes sur un embrasement plus large, attisé par le soutien sans faille de l’Iran au Hezbollah. Alors qu’Israël campe sur une ligne dure, la voie diplomatique apparaît plus que jamais comme un chemin semé d’embûches pour sortir de l’engrenage de la violence.
Un avenir en suspens pour le Liban
Entre les ruines et les camps de déplacés, c’est tout un pays qui vacille sous les coups de boutoir de ce nouveau cycle de violences. Jadis surnommé la “Suisse du Moyen-Orient”, le Liban voit son avenir hypothéqué par des forces qui le dépassent, reflet d’un Moyen-Orient où les logiques de conflits priment trop souvent sur les aspirations des peuples.
Dans ce contexte, l’appel du président Macron résonne comme un cri du cœur : celui de voir les Libanais “retrouver le contrôle de leur destin”, loin des ingérences et des affrontements fratricides. Un vœu pieux ? L’avenir le dira. Mais une certitude demeure : sans un sursaut collectif, le Liban risque de sombrer définitivement dans l’abîme.