Sept personnes ont été interpellées cette semaine en France dans le cadre de l’enquête sur le cyberharcèlement dont ont été victimes Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, ainsi que plusieurs artistes ayant participé au spectacle. D’après une source proche du dossier, il s’agirait d’une première vague d’interpellations, d’autres étant attendues prochainement alors que les enquêteurs se sont engagés à aller jusqu’au bout dans cette affaire.
Six hommes et une femme arrêtés
Parmi les sept personnes mises en cause figurent six hommes âgés de 22 à 79 ans et une femme de 57 ans. Certains ont été arrêtés puis placés en garde à vue en région parisienne, tandis que d’autres l’ont été dans le sud de la France. Selon des informations obtenues de source proche de l’enquête, certains des individus interpellés présenteraient des profils inquiétants, l’un d’eux étant même qualifié de « professionnel de la haine ».
Un tableau de la cérémonie d’ouverture cristallise les haines
Toute cette affaire trouve son origine dans les vives critiques ayant visé un tableau de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris, interprété notamment par des drag queens. À travers le monde, des autorités religieuses et des responsables politiques conservateurs y ont vu une référence déplacée à la Cène, le dernier repas du Christ. Face à la polémique, les organisateurs ont assuré n’avoir jamais eu l’intention de moquer la religion chrétienne, affirmant avoir plutôt souhaité représenter une fête païenne et faire une cérémonie « qui réconcilie ».
Thomas Jolly et Barbara Butch particulièrement ciblés
Suite à cette séquence, Thomas Jolly et la DJ Barbara Butch, militante féministe et lesbienne qui était la star de ce tableau, ont été la cible de menaces de mort et d’une intense campagne de cyberharcèlement. Selon une source proche des investigations, il s’agissait d’attaques « très concertées, très préparées et très pointues techniquement », avec plusieurs auteurs prenant beaucoup de précautions (VPN, numéros virtuels), dont certains seraient situés hors de France.
Thomas Jolly, mais également plusieurs artistes ayant participé au spectacle de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine, avaient été la cible de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’injures aggravées sur l’orientation sexuelle et religieuse.
L’enquête se poursuit, d’autres arrestations à prévoir
Si cette première série d’interpellations marque une avancée importante dans l’enquête, celle-ci est donc toujours en cours et d’autres arrestations devraient suivre prochainement. Les enquêteurs se montrent en effet déterminés à identifier tous les auteurs des faits de cyberharcèlement, menaces et injures, afin de les traduire en justice. Une affaire à suivre, qui illustre une nouvelle fois les dérives haineuses dont les réseaux sociaux peuvent être le théâtre, y compris à l’encontre de personnalités publiques.
Face à l’ampleur prise par ce phénomène, et au vu de la gravité des faits reprochés dans ce dossier, on peut s’attendre à ce que la justice frappe fort et prononce des condamnations exemplaires à l’encontre des coupables. Un signal fort qui apparaît plus que jamais nécessaire pour tenter d’endiguer le fléau du cyberharcèlement.