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Budget britannique : Des règles assouplies pour relancer l’investissement

Le gouvernement britannique change les règles pour emprunter davantage et relancer l'économie. Mais des sacrifices sont à prévoir. Découvrez les détails du nouveau budget et ses implications...

Face à une situation économique délicate héritée de la précédente majorité, le nouveau gouvernement britannique s’apprête à présenter un budget crucial. La ministre des finances Rachel Reeves a dévoilé jeudi les grandes lignes de sa stratégie visant à relancer l’investissement pour stimuler la croissance, tout en maintenant une “discipline budgétaire de fer”. Une équation complexe qui nécessitera des ajustements douloureux.

Changer les règles pour investir massivement

Pour donner un coup de fouet à une économie en berne, Londres mise sur un assouplissement des règles budgétaires. Concrètement, le gouvernement veut modifier la façon dont est calculée la dette publique, afin de dégager des marges de manœuvre pour emprunter et investir davantage.

Nous devons investir davantage pour développer notre économie (…) mais nous ne pourrons y parvenir que si nous changeons la façon dont nous mesurons la dette.

Rachel Reeves, ministre britannique des finances

Selon des sources proches du dossier, le calcul de l’endettement prendrait désormais en compte les rendements futurs attendus des investissements réalisés. Une astuce comptable qui permettrait de réduire artificiellement le montant de la dette et d’injecter des milliards de livres supplémentaires dans l’économie.

Des finances publiques sous pression

Mais cette stratégie de relance par l’investissement se heurte à une réalité budgétaire contrainte. Alors que la dette frôle les 100% du PIB et que le déficit s’est encore creusé en septembre, l’exécutif doit composer avec un “trou” de plus de 22 milliards de livres dans les caisses de l’État, hérité selon lui des années de pouvoir conservateur.

Pour éviter un retour de l’austérité et financer ses ambitions, le gouvernement n’aura d’autre choix que de sabrer dans certaines dépenses et d’augmenter les impôts, comme l’a reconnu la ministre. Des sacrifices nécessaires mais politiquement risqués après des années de crise.

Un pari audacieux mais incertain

En modifiant en profondeur la “règle d’or” budgétaire pour débloquer des investissements massifs, Londres fait un pari à la fois économique et politique. Celui qu’une relance ciblée de l’activité, couplée à des réformes structurelles, permettra de renouer durablement avec la croissance.

Mais les défis sont immenses pour ce gouvernement arrivé au pouvoir avec la promesse d’un “changement” après une décennie de pouvoir conservateur marquée par le Brexit, la pandémie et la crise énergétique. Dans ce contexte incertain, le budget qui sera dévoilé le 30 octobre est d’ores et déjà scruté de près par les marchés et les partenaires européens.

La nouvelle Première ministre travailliste, Keir Starmer, joue gros avec ce premier test économique. Sa capacité à stimuler l’économie tout en redressant des comptes publics dégradés sera déterminante pour installer sa crédibilité et se démarquer de ses prédécesseurs. Un numéro d’équilibriste périlleux dont dépendra largement la suite de son mandat.

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