C’est une déclaration fracassante qui risque de faire grand bruit. L’ancien président américain Donald Trump, actuellement en lice pour la présidentielle de 2024, a affirmé jeudi son intention de limoger le procureur spécial Jack Smith s’il était réélu. Une annonce choc qui intervient alors que le magistrat le poursuit pour ses tentatives présumées d’inverser illégalement les résultats de la précédente élection en 2020.
Un procureur “très malhonnête” selon Trump
Interrogé sur un podcast conservateur sur ce qu’il ferait de Jack Smith en cas de victoire en novembre prochain, Donald Trump n’a pas mâché ses mots. «Je le virerais en deux secondes», a-t-il lâché, qualifiant au passage celui qui est devenu une de ses cibles favorites depuis plus d’un an d’«homme très malhonnête». Des propos virulents qui témoignent de la tension extrême entre les deux hommes.
Un acte d’accusation révisé après une décision de la Cour suprême
Le 27 août dernier, le procureur spécial avait publié un acte d’accusation révisé à l’encontre de Donald Trump, à la suite d’une décision de la Cour suprême reconnaissant au président une large présomption d’immunité pénale. Un mois plus tard, il détaillait dans un long document ses arguments pour démontrer le caractère privé des actes reprochés à l’ex-locataire de la Maison Blanche.
Une série de “plans désespérés” selon l’accusation
D’après Jack Smith, les actes de Donald Trump en tant que candidat à sa réélection en 2020 ne relèvent pas de l’immunité pénale présidentielle. Il l’accuse de s’être lancé, après sa défaite face à Joe Biden, dans “une série de plans de plus en plus désespérés pour inverser les résultats légitimes dans sept États” qu’il avait perdus d’une courte tête. Une “machination” essentiellement “de nature privée” selon le procureur.
Passer en jugement le plus tard possible, la stratégie de Trump
Face à ces graves accusations, l’ancien président, visé par de multiples procédures pénales, semble déterminé à retarder au maximum la tenue de tout procès, en tout cas jusqu’après l’élection. S’il était réélu, il pourrait en effet, une fois investi en janvier 2025, ordonner l’arrêt de toutes les poursuites fédérales à son encontre.
Une hypothèse qui soulève de nombreuses questions juridiques et politiques. D’ici là, nul doute que les passes d’armes entre Donald Trump et Jack Smith sont loin d’être terminées. L’affaire promet encore de nombreux rebondissements dans les mois à venir, alors que la campagne pour 2024 s’annonce d’ores et déjà particulièrement tendue et imprévisible.