À seulement une dizaine de kilomètres de la frontière israélienne, le village libanais de Qlayaa se retrouve pris en étau dans le conflit qui oppose Israël au Hezbollah. Malgré l’intensification des frappes israéliennes sur le sud du Liban, ses habitants, majoritairement chrétiens, s’accrochent à leurs terres et à leur foi.
Un village au cœur des tensions
Depuis des générations, les villageois de Qlayaa vivent au rythme des affrontements. « Depuis l’époque de mon père, de mon grand-père, il y a toujours eu des conflits ici », témoigne Hanna Al Hakim, un habitant rencontré par les équipes de TF1-LCI. Mais ces dernières semaines, la situation s’est considérablement dégradée.
Situé dans une zone stratégique, le village se trouve dans la ligne de mire du Hezbollah, qui l’utilise comme base arrière pour frapper le territoire israélien. Une position qui en fait une cible de choix pour l’aviation de l’État hébreu, bien décidé à affaiblir la milice chiite.
Un convoi humanitaire comme unique lien avec l’extérieur
Coupés du monde, les habitants de Qlayaa ne doivent leur salut qu’à l’intervention d’un convoi humanitaire de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Après plusieurs semaines d’attente, ils ont enfin pu recevoir de la nourriture, des produits d’hygiène et des médicaments.
Pour atteindre le village, il faut traverser des villes entières, bastions du Hezbollah, réduites à l’état de ruines par les bombardements. Un périple risqué que peu d’organisations osent encore entreprendre, laissant les civils livrés à eux-mêmes.
L’église comme dernier refuge
Au cœur de Qlayaa, l’église fait office d’ultime sanctuaire. « Notre village est en face d’Israël », explique Sœur Christina Salamé, qui organise la distribution de l’aide. Une proximité géographique qui n’a pas échappé au Hezbollah, prêt à tout pour en découdre avec son ennemi juré.
Pourtant, malgré la menace, les villageois refusent de quitter leurs maisons. « Si nous partons, nous aurons perdu », martèle Mirob Maroun. Cette mère de famille est bien consciente des risques, mais pour elle, l’exil n’est pas une option. « Ils pourraient venir et détruire nos maisons. Nous choisissons de rester. »
Un conflit qui s’enlise
Malheureusement pour les habitants de Qlayaa, une issue rapide au conflit semble plus qu’improbable. Jour après jour, les frappes se rapprochent dangereusement du village, laissant présager le pire pour les civils pris au piège.
Face à cette situation dramatique, la communauté internationale semble impuissante. Les appels au cessez-le-feu lancés par l’ONU et les grandes capitales occidentales restent pour l’heure lettre morte. Pendant ce temps, les innocents continuent de souffrir, sacrifiés sur l’autel d’une guerre qui les dépasse.
Un avenir plus qu’incertain
Pour les villageois de Qlayaa, l’avenir s’annonce plus que jamais incertain. Pris en tenaille entre un Hezbollah déterminé à en découdre et un Israël qui se veut intraitable, ils sont les victimes collatérales d’un bras de fer qui les dépasse.
« On ne sait plus à quel saint se vouer. Chaque jour, on se demande si on sera encore là le lendemain. C’est épuisant moralement. »
– Un habitant de Qlayaa
Malgré tout, dans ce petit village chrétien du sud du Liban, on s’accroche à l’espoir d’une vie meilleure. Unis dans l’adversité, les habitants de Qlayaa puisent leur force dans leur foi et leur solidarité. En attendant des jours meilleurs.